Genève

Sandrine Salerno: «devenir Maire a été un cadeau de la vie»

11.03.2019 18h28 Rédaction

Sandrine Salerno

«Les femmes ne sont pas considérées comme les hommes en Suisse»

La journée internationale des droits de la femme a eu lieu vendredi dernier. Sandrine Salerno, conseillère administrative et invitée sur le Geneva Show parle de cette lutte: «Elle n’ont pas la même place sociale, elles n’ont pas les mêmes rémunérations, elles sont encore massivement dans les charges domestiques et nous trouvons cela normal». 

Le mouvement féministe a pris de l’ampleur ces dernières années à échelle mondiale mais également en Suisse. Les revendications sont nombreuses et parfois exprimées sur un ton agressif. Certaines se considèrent comme des féministes révolutionnaires, d’autres parlent d’un combat face aux hommes. 

Elue au conseil administratif en 2007, Salerno est tombée enceinte de son deuxième enfant durant son mandat. L’événement avait fait polémique. «La réaction était violente à mon égard lorsque j’étais enceinte et au conseil administratif», rappelle-t-elle. Elle a fait de sa grossesse un acte militant pour l'égalité entre femmes et hommes. «Pour moi, c’était un magnifique cadeau de la vie. C’était exclu que je renonce à mon activité professionnelle». Aujourd’hui les temps ont changé et les femmes, désormais beaucoup plus présentes et jeunes sur la scène politique, ont moins peur d’afficher leur grossesse. 

«Je ne prends aucune responsabilité pour les notes de frais»

La polémique des notes de frais a plongé la ville dans une crise politique depuis 2018. Revenant sur les reproches envers le département qu’elle dirige - celui des finances, Sandrine Salerno ne prend «aucune responsabilité».  

«Je défends mes services qui n’avaient aucun mandat de contrôle de qui que ce soit». Elle explique que c’est trop facile «après coup» de faire ces reproches mais reconnaît qu’il faut changer ces pratiques. «Culturellement parlant, cela n’a jamais fonctionné comme ça», rappelle-t-elle. «Les services n’avaient ni la mission, ni la base légale ni le pouvoir de contrôler qui que ce soit», ajoute la conseillère.

«Tout à coup je deviens Maire - un cadeau de la vie»

Revenant sur son passé, la conseillère administrative, fille d’un immigré sicilien, vient d’un milieu modeste des années 70. Devenir maire de la ville a été: «un cadeau de la vie». «Dans très peu de démocraties cela est possible», ajoute-t-elle. 

Candidate en 2013 et 2018 pour le Conseil d’Etat Sandrine Salerno ne sait pas si elle se représentera une troisième fois. «J’aurais aimé que ça passe, j’aurais aimé qu’on ait trois socialistes au Conseil d’Etat».Alors que son mandat touche à sa fin, elle parle du département des finances qu’elle dirige comme d’une famille. «Je vais devoir couper, c’est clair que c’est dur», regrette-t-elle sur un ton nostalgique.

Elle est incertaine de son avenir professionnel mais partage une envie d’avoir «des projets qui me font bouger, qui me motivent et font du bien autour de moi».