Session extraordinaire du Parlement fédéral hors de ses murs

«Un lieu, une session, une crise qui feront date». Les mots sont d’Isabelle Moret (PLR, VD), présidente du Conseil national Isabelle Moret (PLR, VD). C’est elle qui a ouvert ce matin cette session extraordinaire du parlement à la Bernexpo.

Pour la première fois de son histoire, le Parlement fédéral a été contraint de siéger hors de ses murs. Le Palais fédéral ne permet en effet pas de respecter les normes sanitaires nécessaires en cette période de pandémie.

Désinfection permanente

Si l’hémicycle a été reproduit dans la grande halle de Bernexpo, les parlementaires sont eux séparés des deux mètres réglementaires. Pour parler à l’assemblée, trois pupitres sont à disposition, désinfectés après chaque intervention.

Jamais une épidémie, une guerre ou une catastrophe naturelle n’avait forcé les élus à déménager. Mais il était primordial pour les parlementaires de se réunir. Les ordonnances d’urgence du Conseil fédéral ne sont en effet valables que six mois. Et un vote du parlement est nécessaire pour les transformer en loi.

«Forte démocratie»

A la tribune du National, la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga a rappelé le rôle central des élus fédéraux. «La pandémie a transformé les membres du Parlement en simples spectateurs. Le Conseil fédéral a été contraint de faire usage du droit de nécessité. Mais aujourd’hui, la responsabilité vous revient à nouveau. Notre forte démocratie ne peut ni ne doit être mise à mal par ce virus.»

Au menu des parlementaires, corriger ou approuver les décisions prises en urgence par le Conseil fédéral, notamment les 58 milliards de francs de crédits supplémentaires. Cela concerne par exemple le soutien à l’industrie aéronautique ou à la presse.

Cette session se tiendra jusqu’à jeudi. Son coût estimé: 3.125 millions.

Valentin Emery