Genève

Soupçons de fraude électorale au service des votations

09.05.2019 14h29 Rédaction

x

Tôt ce matin, des agents ont procédé à une perquisition dans les locaux du service des votations et élections, situé au 25 route des Acacias. Une information du journal 20 minutes, confirmée en début d’après-midi par le Ministère public.

Un employé soupçonné d’avoir détruit des bulletins

Dans un communiqué, le Ministère public  indique avoir alerté par la Cour des comptes en février. « Cette dernière avait entendu à leur demande deux collaborateurs du service des votations et élections, lesquels ont notamment fait état du comportement d'un de leurs collègues, qui aurait, lors de plusieurs opérations électorales, détruit ou ajouté des bulletins de vote. Entendus par la police, les collaborateurs ont confirmé leurs dénonciations », précise le Ministère public.

Le collaborateur visé a été interpelé par la brigade de répression du banditisme de la police judiciaire. Il est actuellement auditionné.

Le président du Conseil d'Etat a été informé des démarches en cours 

Le procureur général, en charge de la procédure, a informé le président du Conseil d'Etat des démarches en cours pour lui permettre de prendre toute mesure propre à garantir la régularité du processus de vote en cours », précise le Ministère public. Aucun commentaire ne sera fait pour le moment sur ce sujet. 

Des événements qui surviennent à moins de deux semaines du 19 mai, jour de votations cruciales pour le canton. « Aucun élément porté à notre connaissance, en l'état, ne remet en cause l'intégrité et le bon déroulement du scrutin », indique la chancellerie dont dépend le Service des votations. « La chancellerie d'Etat collabore pleinement et se tient à l'entière disposition du Ministère public dans le cadre de cette enquête", précise-t-elle. 

Lea Job 

L’avocat Romain Jordan, spécialiste du droit public admet que «le Minsitère public possède assez d’ éléments lui permettent de mener des actes d’enquête», avant d’ajouter qu’il : «faudra identifier les failles et lacunes du système de vote».

L’invité du journal rappelle qu’il est «trop tôt pour se prononcer sur ce sujet, et la présomption de l’innocence prévaut». Malgré cette situation catastrophique, l’avocat en tire du positif: «Cela démontre que les institutions fonctionnent».