Genève

Sur les traces du loup dans le Jura vaudois

17.09.2020 17h58 Rédaction

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Guy Humbert est éleveur dans la commune de Marchissy, dans le district de Nyon. A quelques kilomètres au-dessus de la commune, loin de toute habitation, ses vaches passent tranquillement leur été… ou presque. En juillet dernier, en pleine nuit, elles ont été victime d’une attaque de loups.

Plus de peur que de mal, puisque seul un veau sera légèrement blessé. Mais depuis ce jour, les nuits de Guy sont difficiles.

Un retour après 150 ans d’absence

Une attaque comme celle-ci reste rare dans le Jura Vaudois. On la doit à cette meute… dont la présence a été confirmée l’été dernier par le passage furtif de trois louveteaux devant un piège photographique… une première depuis 150 ans. Mais le loup n’est pas un nouveau venu dans le Jura vaudois.

Michel Gauthier-Clerc est le directeur du parc animalier de la Garenne. Ici, le loup est un résident des lieux depuis de nombreuses années. Son retour en milieu sauvage est une bonne nouvelle pour les professionnels du parc, dont la mission principale reste la réinsertion des animaux dans leurs milieux.

Le loup victime des mythes

Sauf que la cohabitation entre l’homme et le loup reste difficile. Nombreuses légendes présentent le loup comme un prédateur, un tueur sanguinaire… même pour l’homme. Stéphanie Massy travaille avec les enfants pour casser ces mythes. Son but, sensibiliser à l’animal en apprenant à le connaître.

Le loup est un animal au régime alimentaire varié. Pour le canton de Vaud, son retour n’est pas forcément néfaste pour la faune sauvage.

Les éleveurs démunis

Mais les faits sont là, le loup s’attaque parfois aux troupeaux de moutons ou de bovins. Pour améliorer cette cohabitation difficile, le canton indemnise les éleveurs en cas de dégât. Une aide directement sur le terrain est aussi possible. A Marchissy, chez Guy Humbert, cette clôture a par exemple été installée.

En tout, 70 heures de travail auront été nécessaires. Une solution moyennement convaincante pour Guy Humbert, car cela implique de déplacer le troupeau tous les soirs dans cet enclos. La charge de travail est colossale. Aujourd’hui, l’éleveur se sent démuni.

Le sujet du loup n’a pas fini de faire parler de lui. Le 27 septembre, les Suisses se prononceront sur la révision de la loi sur la chasse, qui assouplit notamment les conditions d’abattage du canidé.

Lea Job