Genève

Un nouvel aménagement routier qui divise la population

18.05.2020 20h12 Rédaction

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Voilà une semaine que des aménagements routiers visant à encourager le trafic cycliste ont été installés dans le centre-ville. Entre partisans et détracteurs, le débat est vif. Des pétitions sont lancées de part et d’autre et une mobilisation de cyclistes a été organisée plus tôt dans la journée. Mobilisation où s’est rendu Denis Palma: «On estime qu’ils sont entre 2500 et 3000 à tourner autour de la plaine de Plainpalais.» Un regroupement aussi important qu’inattendu. Interrogé, un cycliste explique : «C’est une mobilisation tout à fait spontanée qui est sortie des réseaux. Les gens ont fait circuler le mot, mais on ne sait pas d’où ça vient.» Intérêt écologique, plus d’espace pour les mobilités douces, il se réjouit de ces nouvelles infrastructures et annonce: «Tous les gens qui veulent un retour en arrière et remettre des voitures en ville, c’est non.»

Invité à réagir, le directeur du laboratoire de sociologie urbaine à l’EPFL Vincent Kaufmann déclare:  «Ce sont des aménagements qui sont tout à fait proportionnés et bien conçus de ce que j’ai pu voir.» Avec la crise sanitaire traversée actuellement, la mobilité s’est transformée. «Il y aura un avant et un après, mais difficile de savoir de quoi sera fait ce nouveau monde.» La question de la mobilité à Genève divise la population, mais également la sphère politique: «Il y a un microcosme politique extrêmement tendu autour des questions de transports. C’est devenu un enjeu gauche-droite à Genève alors que dans plein d’endroits en Europe ça n’a jamais été vraiment le cas.» Une crispation qui n’est finalement bénéfique à aucun usager de la route et qui pourrait, selon Vincent Kaufmann, nuire à l’attractivité de la ville.

Elio Sottas