Genève

Une décennie après Fukushima, La crainte du nucléaire subsiste

10.03.2021 19h49 Rédaction

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Bientôt dix ans qu’un tsunami ravageait le Japon et provoquait la catastrophe de Fukushima. Cet événement avait provoqué un choc en Suisse, le dossier du nucléaire reste épineux aujourd’hui.

Le tsunami avait été déclenché par un séisme dans l’océan pacifique entraînant une vague de plus de dix mètres de haut. Cette vague gigantesque avait inondé le littoral, dont la ville de Fukushima, où la vieille centrale nucléaire n’y résiste pas. C’est un réacteur qui est à l’origine de l’explosion. La catastrophe est immédiate et fait trembler le monde entier.

Trois jours plus tard, la conseillère Fédérale Doris Leuthard annonce un moratoire, avec l’annulation de trois projets de nouvelles centrales. Il faudra attendre 2017, pour que le peuple confirme ce choix en votant la sortie du nucléaire en 2050. Depuis, il ne reste que 4 centrales en activité en Suisse. La centrale la plus proche de Genève dans le canton de Berne a été fermée fin 2019. Chacune de celles-ci est soumise à des tests de simulation de catastrophe «Fukushima ». Il y a quelques jours, la Confédération réaffirmait la fiabilité des installations. 

C’est la centrale du Bugey en France, qui effraie. Une crainte légitime puisqu’elle se situe sur le Rhône à moins de 80 kilomètres à vol d’oiseau. Cette centrale vieillissante, mise en service en 1972, a déjà connu des problèmes. Dont un incendie sur une pompe de refroidissement l’été dernier. Elle est désormais aussi soumise à des tests de l’opérateur EDF et les autorités françaises assurent qu’il n’y a aucun risque. La France annonçait récemment une prolongation de dix ans de durée de vie supplémentaire pour cette centrale. Une décision qui a été prise sans concertation avec la ville de Genève, et qui passe mal auprès des antinucléaires à Genève. Deux procédures administratives et pénales de Genève (Ville et Canton) pour demander sa fermeture sont en cours. Antonio Hodgers, au nom de son département, se dit déçu par cette absence de concertation. La conseillère aux États verte Lisa Mazzone, pourrait aussi interpeller le Conseil Fédéral à Berne pour faire pression afin que le site du Bugey subisse le même sort qu’une autre centrale française située près de la Suisse, la centrale de Fessenheim qui elle a fermé il y a un an.