Genève

Une motion contre des noms de rues racistes

16.06.2020 18h07 Rédaction

redac

Une motion déposée au Grand Conseil qui invite le Conseil d’Etat a inventorier les lieux géographiques portant des noms en lien avec le colonialisme ou le racisme. Genève compte dans ses rues des personnages controversés.

« Le nègre adulte tient, à l’égard de ses facultés intellectuelles, d’une part de l’enfant, et d’autre part de la femme et du vieillard blanc ».

Cette citation, on la doit à Carl Vogt, naturaliste et médecin suisse du 19ème siècle dans son ouvrage « Leçon sur l’homme. Sa place dans la création et dans l’histoire de la Terre ». Un boulevard à Genève porte son nom.

« La règle générale des propriétaires d’esclaves est qu’il faut les traiter comme des enfants, doué originellement d’un bon naturel mais négligés et mal élevés »

Carl Vogt était un grand théoricien du darwinisme social et autres pseudo-théories racistes.

D’autres figures genevoises qui ont des rues à leur nom dans le Canton ont défendu des théories scientifiques racistes, comme Emile Yung, qui avait donné une conférence en marge du village noir de l’exposition nationale suisse de Genève, au cours de laquelle il avait exhibé quinze noirs pour faire la démonstration de leurs caractéristiques raciales.

« Autant que nous pouvons le dire avec les documents imparfaits que nous possédons, la capacité du crâne est moindre chez les races les moins civilisées que chez celles qui le sont le plus ». Voilà pour l’une de ses analyses ».

D’autres noms sont épinglés dans la motion déposée au Grand Conseil, comme Eugène Pittard qui fustigeait le métissage, ou encore Alfred Bertrand qui prônait de traiter les nègres comme des enfants avec une grande fermeté.

Retirer ces noms ou tout du moins comme à Lausanne expliquer sur une plaque ce passé moins glorieux, rebaptiser des lieux tout en conservant une trace publique de ces modifications et ses motifs, le débat est lancé.

Gilles Miélot

Faut-il "nettoyer" nos rues des personnages qui ont tenu des propos racistes par le passé dans des contextes différents ?

Débat entre les députés Jean Romain (PLR) et Pierre Bayenet (Ensemble à gauche).

Pour Jean Romain, on ne peut pas efffacer le passé, il faut le remettre dans un contexte historique et expliquer. "Nous sommes dans une sorte d'épuration éthique".

Pierre Bayenet : "L'histoire il faut la connaitre, mais il faut aussi continuer à l'écrire".