Genève

Vagues à larmes

16.03.2016 16h18 Rédaction

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Des clichés à l’accrochage singulier, comme des vagues fixées au sol qui vous font boire la tasse et prendre conscience des conséquences de l’élévation du niveau d’eau de la mer et de la problématique des réfugiés climatiques. Pour la première fois en Suisse, Kadir Van Lohuizen nous fait découvrir son univers visuel à travers son exposition «Where will we go», immergée dans un espace temps à la Maison du Futur des Berges de Vessy où se plonger jusqu’au 22 mai.

Kadir Van Lohuizen peut être perçu comme un héro des temps modernes. Avant de devenir chasseur de visuels, il a notamment développé des refuges pour sans-abri et toxicomanes en Hollande. Engagé, il devient photojournaliste et couvre plusieurs zones de conflits en Afrique, comme en Angola, en Sierra Leone, au Mozambique, au Libéria ou encore en République Démocratique du Congo. Ainsi, il a photographié la transition en Afrique du Sud de l’Apartheid à la démocratie. En 2004, il réitère un voyage en Afrique pour un projet photographique sur l’industrie du diamant, de l’extraction dans les mines jusqu’aux consommateurs finaux du monde occidental.

Ancien marin, le photographe indépendant comprend mieux que quiconque la gravité de la situation écologique et plus précisément celle de la montée des eaux et des risques qu’encourent les populations vivant sur des états insulaires. Il a ainsi parcouru le monde entier afin de capturer l’effet de l’homme sur son environnement avec un constat principal: les habitants de ces régions –aux Kiribati, îles Fidji, au Bangladesh, à Guna Yala (Panama), aux Etats-Unis (Boston, Miami), au Royaume-Uni (Yorkshire), et récemment à la Grenade, aux Seychelles ainsi qu’en Jamaïque– ont commencé à s’adapter à vivre, voir survivre, dans des écosystèmes impactés par le dérèglement climatique. Aux îles Carteret par exemple, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, en mai 2013, les terres rendues incultivables par la montée des eaux obligent les habitants à se rabattre sur les algues.

Immortalisant ces populations démunies vivant dans des conditions climatiques difficiles, l’exposition «Where will we go», organisée à la demande du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et a parcouru plusieurs mers et océans et nous fait naviguer dans l’écume des ses lieux afin de nous sensibiliser au désastre qui nous attend dans les décennies à venir, si nous n’agissons par rapidement. La montée des eaux n’est pas un problème de demain mais du moment. Chapeautée par les Services industriels de Genève (SIG) et l’association des Berges de Vessy, l’exposition dévoile 27 photos toutes éloquentes. Un voyage glaçant et prenant. La mer est entrain de ronger de plus en plus les côtes de ces terres aussi belles les unes que les autres, empêchant ainsi les habitants de pouvoir cultiver mais aussi d’avoir un accès à l’eau potable. Où ses populations vont-elles bien pouvoir aller lorsque leurs terres seront entièrement submergées par les eaux ? Et si cela vous arrivait, où iriez-vous?

Audrey Dijkhuizen & Mina Sidi Ali / Go out

Les Berges de Vessy
Jusqu’au 22 mai 2016
Rte de Vessy 49
1234 Vessy
Tél. 022 420 75 75
www.lesbergesdevessy.ch