Genève

Vivre son deuil au temps du Covid-19

22.10.2020 18h17 Rédaction

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«Derrière ces morts, il y a des familles.» Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, 322 personnes sont décédées du virus à Genève et plus de 1800 à l’échelle de la Suisse. Parmi elles, le grand-père de Charlotte Frossard, parti des suites de la maladie en avril dernier. Sur le plateau du journal, elle témoigne de la période qui a précédé sa mort et du deuil qui s’en est suivi pour l’ensemble de sa famille. «On a dû choisir une à deux personnes qui ont pu lui dire au revoir.» Pour le reste des proches, c’est le téléphone. Des nouvelles qui tombent au compte-gouttes et une angoisse diffuse qui les suivra jusqu’au décès. «Le Covid change notre façon de mourir.» Leur deuil, explique la journaliste, a été largement bouleversé par la crise sanitaire: «On l’a partagé à distance. Dans des cages d’escalier à déposer des plateaux repas, à pleurer à distance, à jamais pouvoir se toucher. On a tous vécu ça de manière isolée et en décalage.» En outre, les cérémonies funéraires étaient gelées. Six mois d’attente ont été nécessaires pour que toute la famille puisse se réunir formellement. 

Elio Sottas