Sport

Les Jeux disent au revoir à Pékin

20.02.2022 15h17

Les Jeux disent au revoir à Pékin

Passage de témoin avec le drapeau olympique désormais dans les mains du maire de Milan, Giuseppe Sala.

Photo: KEYSTONE/EPA/ROMAN PILIPEY

Une pincée de Covid, un soupçon de politique, une fine couche de neige, un maigre public et des exploits sportifs à foison: les JO de Pékin se sont achevés dimanche sur le cocktail habituel.

Le président du Comité international olympique (CIO) Thomas Bach a, comme le veut la tradition, 'clos' ces 24e JO d'hiver sur un discours de paix, avant que la flamme olympique ne s'éteigne dans la capitale chinoise au terme de cette quinzaine si particulière, sous le régime d'une bulle sanitaire très stricte qui a grandement gâché la fête.

Moins de 100'000 spectateurs

Le public invité par les responsables était bien présent (contrairement à l'été dernier à Tokyo) mais, avec moins de 100'000 spectateurs annoncés par les organisateurs (contre 1 million il y a quatre ans à Pyeongchang) répartis sur treize sites et 109 épreuves, ces JO ont été moroses et souvent silencieux.

La bulle sanitaire a gâché une grande partie du plaisir, avec le port du masque obligatoire, les tests quotidiens et, surtout, les restrictions de déplacement, l'impossibilité pour les sportifs de rester quelques jours une fois leurs épreuves terminées pour encourager leur compatriotes, d'échapper à cette bulle pour rencontrer la population...

Mais, au final, la politique zéro Covid des organisateurs a fonctionné. Certes, quelques sportifs touchés par le Covid-19 ont dû renoncer à leur rêve olympique. Mais, au regard des plus de 60'000 tests quotidiens, soit plus de 1,8 million au total, il n'y eut point de cluster ni d'hécatombe, puisque la population olympique ne comptait pas plus de trois cas positifs sur les dix derniers jours. Et ceux placés à l'isolement n'ont pas semblé en avoir souffert, à l'image de Johannes Boe.

La quinzaine avait aussi commencé par des polémiques sur les droits de l'Homme ou l'absence de neige naturelle, fabriquée à coup de canons à neige.

Milan/Cortina en 2026

Le débat sur les droits de l'Homme n'est venu ni des sportifs, ni des pays comme les Etats-Unis ayant décidé d'un boycott diplomatique, ni des organisations opposées à la tenue de ces JO en Chine, accusée d'atteinte aux droits humains contre la minorité musulmane ouïghour dans la région du Xinjiang.

Aux quelques questions posées sur ce sujet, la porte-parole du Comité d'organisation, Yan Jiarong, a parlé de 'mensonges', avant de se faire rappeler à l'ordre par le CIO qui ne veut pas mêler sport et politique, et les organisateurs ont sorti de leur chapeau la skieuse de fond ouïghoure Dinigeer Yilamujiang pour allumer la vasque olympique lors de la cérémonie d'ouverture le 4 février.

Le ciel a aussi éteint la polémique sur la neige puisque, après une semaine passée à regretter les paysages secs, arides et dépourvus de blanc des sites de montagne de Zhangjiakou et de Yanqing, la Sainte neige est finalement tombée au milieu des JO, blanchissant les arrières-plans.

Maintenant, place aux JO suivants avec un retour en Europe, après Rio, Pyeongchang, Tokyo et Pékin, première ville à accueillir les JO d'été (2008) et désormais d'hiver.

Dans quatre ans, la prochaine édition hivernale aura lieu en Italie, avec un duo inédit Milan/Cortina, qui a récupéré le drapeau olympique au cours de la soirée des mains de Thomas Bach, avant l'extinction de la flamme olympique.

Et, dans deux ans, c'est à Paris qu'elle brillera ! Le prochain rendez-vous en 2024 se déroulera dans la capitale française, où les organisateurs promettent des JO d'été festifs.

Le monde olympique en a bien besoin.

/ATS