Genève

Mauro Poggia ne brigue pas d'emblée de 3e mandat au Conseil d'Etat

08.11.2022 18h36 Rédaction avec ATS

Le président du Conseil d’État genevois n’ira pas chercher de troisième mandat si les résultats de son parti sont mauvais. Le chirurgien Philippe Morel sera le ticket du MCG aux élections.

La rumeur existait depuis deux semaines. Mauro Poggia, au gouvernement depuis deux mandats, a préféré attendre ce mardi pour confirmer. C’est désormais officiel: le conseiller d’État de 63 ans ne se représentera pas. Du moins au premier tour.

Le MCG présentera un seul candidat au premier tour pour tenter de conserver son siège à l'exécutif: le chirurgien Philippe Morel, transfuge du PLR.  Mauro Poggia figurera tout de même sur la liste du MCG pour l'élection au Grand Conseil. «La décision est prise de ne pas faire cinq ans supplémentaires, glisse Mauro Poggia. Ces dix années n’étaient pas de tout repos, on a eu quelques petites crises. J’aspire peut-être aussi à faire autre chose.»

Mais l’actuel président du Conseil d’État n’exclut pas un retour en piste au second tour de l’élection: «S’il s’avérait que la population plébiscite la liste du MCG et souhaite que le MCG se renforce au gouvernement, alors, je pense qu’il y aurait une légitimité à présenter deux candidats au gouvernement, donc je rejoindrais Philippe Morel au second tour.»

«Cinq ans, c’est long, mais c’est passionnant, ajoute-t-il. Mon intention, c’est de ne pas rempiler, mais s’il y a une demande exprimée par les urnes, je reconsidèrerais cette décision.»

Un tremplin vers Berne?

Mauro Poggia, comme certains l’affirment, pourrait retourner à Berne comme conseiller national, voire comme conseiller aux États. «Il faut d’abord voir comment se sort le MCG de ces élections et voir s’il y a un soutien plus large pour une candidature à Berne. Si l’on veut faire du travail efficace, il faut avoir une base solide et cela serait une base plus solide que le MCG seul.»

Mais en attendant, son parti est menacé par le contexte politique: «Je n’ai pas de crainte particulière, mais il ne faut pas partir en campagne en pensant que tout est acquis. Il y a un travail de conviction à poursuivre.»

Actuel président du gouvernement, Mauro Poggia est aussi chef du Département de la sécurité, de la population et de la santé. Il a été aux avant-postes pendant la crise sanitaire. Figure marquante de la politique genevoise, il se bat pour plus de transparence au sein des caisses d'assurance maladie. Un problème pas vraiment réglé. «Je me suis battu pour que la dette des enfants, dont les primes ne sont pas payées par les parents, soit au moins effacée, se défend-il. Les choses sont en train de bouger, mais le système lui-même est ancré dans Lamal et si l’on n’est pas à Berne, on ne fera pas changer ce système-là, le canton sera toujours le payeur.»

Interrogé sur l’affaire des écoutes illégales, l’ancien avocat défend le principe de secret professionnel: «Si l’on y touche, c’est le fondement de notre société démocratique qui est touché. J’espère que la lumière sera faite (…) et que les conséquences en seront tirées.»