Course au Conseil d’État 2023: entretien avec Lionel Dugerdil
Le candidat de l’UDC nous parle d’aménagement, de mobilité, d'immigration qu'il juge «incontrôlée» et de ses envies de réforme pour l’administration cantonale.
Si l’UDC est le premier parti à l’échelle nationale, il n’a jamais eu d’expérience dans l’exécutif cantonal genevois. Après l’échec d’Yves Niddeger lors de l’élection partielle de 2021, le parti envoie deux candidats: Michael Andersen et Lionel Dugerdil, viticulteur à Satigny. Si ce dernier espère rejoindre le Conseil d’État, c’est parce qu’il se décrit comme «un entrepreneur ancré dans (s)on canton, profondément amoureux de Genève. J’aimerais bien redonner un peu de dynamisme à Genève.»
«Il faut redonner du pouvoir d’achat aux Genevois»: voilà le leit-motiv du parti pour ces élections. Mais comment? Lionel Dugerdil dit vouloir s’opposer «à toute taxe et tout nouvel impôt inutile», mais ce n’est pas tout: «Il y a un moyen assez simple, c’est stopper l'immigration incontrôlée qui met une pression sur les loyers (…). Je crois que cela donnera un peu d’air aux Genevois», explique-t-il. Dans son viseur également, la bétonnisation et la construction d’hôtels à entreprises dans le canton.
«L’UDC est le parti qui prône le local, c’est la meilleure façon de faire de l’économie durable»
Une bétonnisation a, selon lui, un impact sur la qualité de vie. C’est l’autre argument de campagne de son ticket: améliorer les conditions de vie dans le canton. «Ça passe par préserver les zones naturelles, les zones agricoles et, que les Genevois puissent continuer à se promener dans de la verdure. C’est primordial aujourd’hui.» Un discours presque écologiste: «L’UDC est le parti qui prône le local, c’est la meilleure façon de faire de l’économie durable», ajoute-t-il.
Sur le plan de la mobilité, Lionel Dugerdil dénonce la politique cantonale actuelle. «On oppose systématiquement les modes et on discrimine tout le temps la voiture, on la diabolise. Alors qu'on en a besoin pour se déplacer. Moi, j’en ai besoin tous les matins pour livrer, c'est un sacerdoce de traverser Genève aujourd’hui. La mobilité coûte cher aux Genevois, on passe notre vie dans les bouchons, et économiquement c’est invivable.» Parmi les solutions, le candidat évoque la traversée de la rade, des incitations pour pousser des frontaliers à prendre les transports publics, tout en laissant «la liberté aux gens de se mouvoir comme ils veulent.»
Un style entrepreneurial
S’il est élu, Lionel Dugerdil sera «dans le style d’un patron d’entreprise. Je sais travailler avec les autres. C’est un Conseil d’État collégial qui parle, qui assume collégialement ses erreurs, mais qui aussi avance ensemble pour réformer notre État.» Patron d’entreprise, il souhaite aider les entrepreneurs qui sont confrontés au poids de l’État.
Il souhaite également faire évoluer la fonction publique: «J’aimerais bien un nouveau style de management pour les employés de l’État car aujourd’hui, on les met en silo et ils n’ont plus envie d’innover, de travailler et de donner de leur personne. J’aimerais bien aussi que les directions générales redeviennent des services pour que l’administration se rappelle qu’elle est au service de la population et non l’inverse.»