Genève

Course au Conseil d’État 2023: entretien avec Carole-Anne Kast

17.01.2023 19h41 Rédaction

Conseillère administrative de la ville d'Onex depuis 2007 et ex-présidente du PS Genevois, Carole-Anne Kast l’une des favorites dans la course au Conseil d’État. Elle nous parle des places en crèches, de l’imposition des entreprises, de mobilité et de la politique du logement qu’elle souhaite appliquer en cas d’élection.

Deux ans après l’arrivée de Fabienne Fischer au Conseil d’État, la gauche veut garder sa majorité à l’issue des prochaines élections. Alors, pour remplacer Anne Emmery-Torracinta, le PS a choisi Carole-Anne Kast. «On voit que la majorité de gauche a pu permettre de changer les choses, de changer la manière de travailler, de faire avancer certains dossiers et de changer le dialogue avec la population (…) je pense que c’est un bien pour Genève et c’est quelque chose que nous voulons conserver», commente la candidate. S’il elle était élue, elle serait: «Dans le même style que celui que j’ai eu en ville d’Onex. Je suis quelqu’un de travailleur, j’aime maîtriser les dossiers. C’est grâce à cette maîtrise que l’on peut trouver des consensus.»

Mais il reste 75 jours avant le premier tour des élections cantonales. Place aux propositions. L’Onesienne souhaite mettre en oeuvre une place en crèches pour chaque enfant. «Nous avons déjà une norme constitutionnelle qui prévoit que l’offre en place de crèches doit répondre aux besoins des familles. Est-ce que nos besoins, ce sont vraiment une place pour chaque enfant? On peut modérer cela, mais la norme va dans ce sens-là. L’égalité des chances se joue à ce moment-là, donc nous devrions garantir les mêmes chances à tous les enfants.»  Sur le plan sociétal, le PS souhaite mettre en place un revenu de base inconditionnel et la légalisation de toutes les drogues pour les consommateurs, via une initiative cantonale. «L’idée est de casser le marché noir car c’est là où la criminalité s’introduit. Cela ne doit pas dire que la consommation doit être illimitée. Une drogue légalisée est contrôlée, elle ne met pas en place de marché noir et elle ne met pas en danger la santé des consommateurs.»

Plus de contrôles fiscaux

À l’inverse, Carole-Anne Kast souhaite mettre plus d’impôts pour les entreprises. «Je ne suis pas la candidate d’une économie à court terme qui cherche la maximalisation des profits. Les impôts pour les entreprises ont massivement été baissés à cause de la RFFA (Réforme fiscale et financement de l'AVS, NDLR). Mais cette sous-enchère de l’imposition des entreprises est contestée au niveau des entreprises puisque nous devons reprendre notre copie pour avoir un taux minimal d’imposition des entreprises.» La candidate souhaite également renforcer les contrôles fiscaux.

Interrogée sur la condamnation du DIP pour déni de justice sur la troisième heure de sport, la candidate défend sa collègue de parti: «Comment voulez-vous que le département mette en oeuvre certaines choses alors que les budgets ne sont pas alignés.»

Mobilité: vers les transports publics

Sur la mobilité, le PS soutient l’initiative pour des TPG gratuits et souhaite arrêter la construction de nouvelles routes en 2024: «Quand vous créez des routes, vous faites des aspirateurs à voiture. Or le plan climat cantonal dit qu’il faut une mobilité plus douce. Il ne faut donc pas créer de l’offre pour une mobilité dure», se défend-elle.

Concernant le logement, Carole-Anne Kast est très active à l’Asloca et propriétaire en même temps «La politique publique du logement est l’une des rares qui peut s’auto-financer. C’est ce que j’ai pu développer à Onex via la fondation immobilière de la commune.»