Genève

Course au Conseil d’État 2023: entretien avec Philippe Morel

23.01.2023 20h00 Rédaction

Le candidat MCG espère maintenir le siège de son parti au gouvernement après le départ de Mauro Poggia. Il nous parle des frontaliers, de la formation, de la mobilité et de pouvoir d’achat.

«Volontaire pour Genève, homme d’action» comme il se décrit, Philippe Morel est le candidat MCG au Conseil d’État. Son objectif, garder le siège de Mauro Poggia. La tâche ne s’annonce pas simple, car le MCG pourrait même perdre le quorum au Grand Conseil. «Ce parti existe toujours, rétorque le Professeur de chirurgie. Ce parti est en très bonne voie et a, pour Genève, des projets très concrets. Le MCG n’a pas le dogmatisme d’un parti, mais le pragmatisme d’un mouvement et c’est ce dont les Genevois ont besoin.» Interrogé sur un potentiel retour d’Éric Stauffer, le candidat MCG s’en remet au comité directeur et dit «ne pas avoir d’avis sur ce sujet-là».

«La préférence cantonale n'est pas respectée»

C’est bien connu, le MCG n’est pas favorable à l’explosion du nombre de frontaliers à Genève. Plus de 21’000 permis G ont été accordés en 2022, soit une hausse de 33% par rapport à 2021. Et pourtant: «C’est très bien. Cela témoigne d’une partie de l’économie genevoise qui reprend des couleurs et de la forme. Nous ne sommes pas opposés aux frontaliers, nous avons besoin de ces personnes. Ce que nous voulons, c’est que les Genevoises et les Genevois soient les premiers servis. Dans bien des endroits, la préférence cantonale n’est pas respectée. Nous avons des jeunes qui désirent des emplois et qui ne peuvent pas les obtenir car il n’y a pas une préférence genevoise.» Son parti demande un «plan Marshall» de la formation, avec des aides aux entreprises pour former davantage.

La mobilité, sujet important de cette campagne, est dans le viseur du candidat Morel: après avoir taclé le 30 km/h, il voudrait créer des P+R près des arrêts de transports publics en France voisine. Ironie de l’affaire, le MCG avait refusé que cette mesure soit financée par la Suisse. «La France touche chaque année 350 millions de la Suisse et elle n’a pas respecté l’engagement de construire des P+R. On peut décider qu’un nombre de mesures soient prises à la frontière.»

Une politique de relance

Autre thème de campagne, le pouvoir d’achat. «Nous avons un projet pour une diminution de l’impôt pour la classe moyenne. Nous voulons contrôler et aider les personnes qui ont droit aux aides sociales et qui ne les réclament pas», explique-t-il. Le MCG souhaite également agir sur le volet des assurances maladie en créant une caisse de compensation cantonale. «Elle permettra de contrôler les dépenses et d’amener une adéquation entre les dépenses et les primes.» 

Mais ces propositions pourraient remettre en cause l’équilibre fiscal de l’État. «On a une économie solide, il faut soutenir les petites et moyennes entreprises», conclut Philippe Morel, qui assure qu’une baisse d’impôt favorisera les échanges et produira davantage de recettes fiscales.