Genève

Course au Conseil d’État 2023: entretien avec Michael Andersen

07.02.2023 18h57 Rédaction

Candidat UDC au Conseil d’État aux côtés de Lionel Dugerdil, Michael Andersen est notre invité politique. Il nous parle de mobilité, de fiscalité, mais aussi de sécurité et de religion.

Conseiller municipal à Vandoeuvres et fiscaliste, Michael Andersen est sur le ticket de l'UDC pour le Conseil d'État. «Je suis parti d’un constat assez alarmant, qui sont différents indicateurs à Genève, qui me font penser au fait que Genève ne va pas dans la bonne direction. On peut parler de la dette, qui a explosé ces dernières années, on peut parler des finances publiques, qui ne cessent d’exploser, de la mobilité, de la fiscalité qui est extrêmement lourde, de tout ce climat social qui pèse sur la population», explique-t-il. Le candidat UDC dit ne pas «vouloir laisser une place à la gauche, qui vise fondamentalement à déresponsabiliser les individus, niveler la société par le bas et faire exploser les dépenses de fonctionnement.»

Engagé à l’UDC depuis ses 18 ans, l’homme est aussi le mari de la conseillère nationale Céline Amaudruz. «Je n’ai pas attendu d’être son époux pour rejoindre les bancs de l’UDC et contrairement à d’autres personnes, je n’ai pas changé de banc partisan car je partage depuis mon plus jeune âge les valeurs de ce parti. (…) Mais c’est clair qu’à la maison, on enrichit nos discussions sur différents sujets. On n’est pas d’accord sur les aspects sociétaux, mon épouse étant sur la frange gauche de notre parti. Mais ce sont des moments d’échanges et de partage.»

Plus de police, moins de feux de circulation

Michael Andersen souhaite une politique pro voiture pour Genève. «On empêche les gens de rouler, alors qu’il n’y a pas d’alternative, commente-t-il. On aime se reposer sur la loi sur la mobilité cohérente et équilibrée et on procède par arrêté en empêchant les gens de rouler au détriment de l’économie. J’ai envie que chacun puisse utiliser le moyen de transport dont il a envie et que l’on fluidifie la circulation.» Parmi ses propositions, la construction de la traversée du lac et de la rade, la mise en place de revêtement phono absorbant et une meilleure gestion de la circulation.

Dans son programme, on retrouve aussi la question de la sécurité. «Nous sommes dans le deuxième canton le plus criminogène de Suisse, argumente-t-il. On a vu ses derniers temps une augmentation de 70% des homicides, on a vu différentes altercations et agressions en tout genre. La sécurité doit être renforcée.» Il veut également renforcer les corps de police et leur présence sur le terrain et appelle les juges à «prendre davantage leurs responsabilités (…) et appliquer les lois.»

«À Genève, on abrite des prêcheurs de haine, qui prônent la lapidation des femmes»

La religion est également abordée. Le candidat UDC veut lutter contre le laïcisme, qui vise selon lui à «interdire et transformer (notre) culture». Il rappelle que «les articles de la constitution sont établis au nom de dieu et il est important que nous défendions ces valeurs.» Michael Andersen et l’UDC veulent également lutter contre l’islamisme: «À Genève, on abrite des prêcheurs de haine, qui prônent la lapidation des femmes, réduisent la femme non voilée à une moins que rien qui devrait circuler de main en main. C’est inquiétant que des gens qui sont interdits de territoire français puissent rester sur notre territoire en prêchant la haine d’une telle manière.»

De nombreuses réformes pour réduire la dette

Il dénonce également la stratégie énergétique, «une fiction verte dans laquelle les SIG seraient enfermés», avec une société «qui consomme un maximum», mais sans nucléaire. L’UDC s'était opposée à la stratégie fédérale pour 2050, en pointant la sortie du nucléaire. Il propose qu’une partie des bénéfices des SIG soit allouée à une réduction de la facture des particuliers.

En plus d'une baisse des impôts, le candidat fiscaliste veut aussi une baisse de la dette genevoise. Pour rappel, la dette cantonale est de 12,4 milliards de francs et est, la plus élevée parmi les cantons suisses. «Baisser la dette passera par des réformes du fonctionnement de l’État. On a un État très dépensier, qui nécessite des réformes structurelles indispensables.» Le système de prévoyance, par exemple, serait concerné, avec une primauté de cotisation plutôt que de prestation, tout en gardant le système actuel pour les anciens engagements. Un audit de l’État serait dans les tuyaux, «pour réallouer les besoins et éviter des engagements inutiles.»

Interrogé comme tous les candidats sur ses défauts et ses qualités, Michael Andersen se décrit comme «bordélique organisé et parfois trop optimiste, mais je suis aussi quelqu’un de fiable, de travailleur et quelqu’un avec qui on pourra discuter pour faire avancer Genève dans le bon sens.»