Genève

Course au Conseil d’État 2023: entretien avec Olivier Pahud

08.02.2023 19h16 Rédaction

Olivier Pahud brigue pour la deuxième fois une place au gouvernement. Il nous parle de logement, de santé et de citoyenneté.

En lice à l’élection complémentaire de 2021, Olivier Pahud remet le couvert et se présente à nouveau au Conseil d’État genevois. «Je pense qu’aujourd’hui la maison brûle, dit le candidat, en référence à Jacques Chirac. Je suis sapeur volontaire depuis dix ans et je me mets à disposition de la population.» Magicien de profession et expert en immobilier, Olivier Pahud veut miser sur les coopératives d’habitation et l’habitat léger. De là à faire de lui «le candidat aux yourtes»? «Non, ce n’est pas futur de Genève, répond-il. C’est une solution pour une petite minorité de la population, ceux que j’appelle les décroissants volontaires, les gens qui veulent vraiment repenser leur vie, vivre avec moins.»

Il relève que les prix de l’immobilier ont fortement augmenté à Genève, ce qui génère in fine des problèmes de mobilité. «Plutôt que de vouloir faire absolument des écoquartiers qui soient éternels et qui sont finalement des immeubles de rendement pour des caisses de pension, repensons les choses et travaillons ensemble avec les citoyens.»

Transformer Genève en canton laboratoire

Les mesures de décroissance volontaire sont indispensables, selon lui: «Il y a une urgence climatique qui a été votée par le Grand Conseil, on parle même d’y mettre dans la constitution. Mais dans les faits, cela n’avance pas. On a eu des tramways avec marqué dessus “changeons de cap”, alors que le tramway allait sur des rails qui ne changeaient pas de cap. Je pense qu’il est temps d’aller de l’avant.» Le programme d'Olivier Pahud compte six grands axes, avec l'envie de rassemblement des citoyens, de «reconstruction de l’espoir», de faire valoir la constitution, d’imposer la transparence en politique, de retrouver la biodiversité et de récompenser l’innovation. «On a une renommée aux niveaux international et suisse qui est très intéressante. On peut en profiter, Genève peut être un laboratoire d’idées et d’innovation.» 

Le vote par correspondance est également dans son viseur: «Je pense que c’est quelque chose qui n’est pas sûr. Aujourd’hui, quand vous allez voter à l’urne, on vous demande votre carte d’identité. Quand vous allez à la boîte aux lettres, vous glissez votre enveloppe et vous espérez que votre vote sera pris en compte. Aujourd’hui, il est temps que notre démocratie évolue (…) on est à la pointe, restons à la pointe», explique-t-il après une comparaison entre notre système et le monde de l’aérien.

«Tirer les leçons de la crise sanitaire»

Interrogé sur les coûts de la santé et les primes d’assurance maladie, Olivier Pahud fait référence au centre de médecine intégrative du CHUV et renvoie à «un travail profond sur le long terme», tout en appelant à tirer les leçons de la crise sanitaire. Durant cette crise justement, il s’est distingué pour ses positions contre le certificat Covid, contre la vaccination et pro-Ivermectine. «Je n’ai rien contre la science. Il y a derrière tout une économie de la médecine. On a eu l’Ivermectine qui a été retirée des médicaments disponibles en Suisse. Posons-nous la question. Avec l’hydroxychloroquine, ce sont des traitements qui sont connus et qui n’en pas de problème. On voit qu’il a des problèmes avec les personnes qui ont été vaccinées et celles qui ont eu le Covid. Il y a des vrais problèmes de santé auxquels il faut s’attaquer.»

Candidat au Conseil d’État vaudois l’an passé, Olivier Pahud rappelle qu’il a vécu 20 ans sur Vaud, 5 ans en Suisse Allemande et 20 ans sur Genève. «C’est la beauté de la Suisse. Entre nos deux cantons, même s’ils sont presque concurrent pourrait y avoir de belles synergies.»  Mais aujourd’hui, c’est un poste genevois qu’il vise. Quand on lui demande sa qualité, il se décrit «comme créateur de solutions concrètes. 30 ans de magie, ça aide à avoir des solutions simples, concrètes et efficaces à 100%. Ça m’a appris à voir ceux qui essayent de me tromper. C’est ça le regard sur la politique que j’ai.» Et un défaut? «Peut-être un peu trop visionnaire, précurseur. On fait avec.»