Genève

Choc des générations: quand la plus jeune candidate rencontre le plus âgé

14.02.2023 18h30 Lucie Hainaut, Martin Esposito

Zora Holzer, 18 ans, est la plus jeune candidate au Grand Conseil. Elle se présente sur la liste d’Ensemble à Gauche. Elle rencontre pour la première fois Etienne Dufour, doyen de ces élections cantonales, du haut de ses 92 ans. Il figure sur la liste de Libertés et Justice sociale. 

Le rendez-vous est donné à la Brasserie de l’Hôtel-de-Ville. Étienne Dufour (LJS) est le premier arrivé. L’homme a besoin d’une canne pour marcher et règle son appareil auditif en notre présence. Moins de 10 minutes plus tard, Zora Holzer (EàG) franchit la porte du café-restaurant. Peu de monde fréquente l’endroit en ce milieu d’après-midi d’après-midi, seulement quelques touristes et un habitué qui déguste une fondue. Nos deux invités s’installent à table. Ça sera un café, avec double-crème pour monsieur, un jus de pomme pour madame, ou plutôt «mademoiselle», comme l’appelle son concurrent au Grand Conseil.

74 ans les séparent. Les deux candidats représentent deux extrêmes. «Je veux amener une impulsion», se justifie le doyen de cette campagne. En face, Zora Holzer doute de la pertinence de la candidature de son adversaire. Elle, déroule: «Être candidate à 18 ans, cela peut être vu comme une faiblesse, car c’est difficile de tout concilier en même temps. Mais le fait d’être activiste, d’être proche des préoccupations des jeunes de Genève, c’est une force.» 

Pas de «ok boomer», ni de «vous, les jeunes» entendus

Zora Holzer est justement militante à la Grève du climat et on l’a récemment vu à l’action du collectif Breakfree devant la banque Pictet. Alors, on s’attendait à quelques reproches de sa part sur la vision climatique d’Étienne Dufour. Bingo, elle le lance sur le sujet. Deux visions s’opposent. Lui prône les solutions technologiques, elle la décroissance. 

Autre point de désaccord, la formation. C’est le cheval de bataille du candidat LJS. Il veut augmenter la part d’apprentissage en incitant notamment les entreprises. Un discours à l’opposé de sa benjamine. Elle, souhaite une réduction du temps de travail. «Il faut aussi bien des jeunes qui profitent de la vie que des gens qui s’impliquent dans leur vie professionnelle, sinon cela n’est pas tenable», tranche le vieil homme.

Reste une inconnue de taille: est-ce que leur liste parviendra à atteindre le quorum ? Réponse le 2 avril.