Genève

Course au Conseil d’État: entretien avec Luc Barthassat

20.02.2023 18h21 Jeremy SEYDOUX

Luc Barthassat

L’ancien conseiller d’État (PDC, 2013-2018) se relance dans la course. Plébiscité par les membres d’un mouvement nommé «CIVIS», il promet être candidat pour la dernière fois «quoiqu’il en soit» et souhaite remettre la participation des citoyens au centre du jeu. 

« Civis, ce n’est pas le parti de Monsieur Barthassat, mais j’en ai pris la présidence pour donner un coup de main », tient-il d’emblée à préciser. Ce mouvement, né il y a deux ans, a pour vocation de prendre le pouls de la population à travers des café-débats et autres « hackathons » pour remonter les solutions citoyennes aux oreilles des élites. 

Composé de déçus des partis traditionnels, de chefs d’entreprise, de fonctionnaires, Civis peut compter sur «une aile gauche et une aile droite pour survoler la mêlée», explique Luc Barthassat. 

Des bandes luminescentes au sol 

L’ancien patron de la mobilité se désole que certains des projets chers à son cœur n’aient pas vu le jour. Exemple, la traversée du lac, accepté en votation populaire, stagne toujours. Luc Barthassat assure que si Genève avance maintenant l’argent pour démarrer les travaux, Berne remboursera sa partie en 2040 ou 2050. Autre priorité, plus de places de parking pour les deux-roues motorisés, «il y a de la place». 

Enfin, on trouve dans le programme de CIVIS le déploiement sur les routes du canton de bandes de circulation luminescentes pour davantage de sécurité et de visibilité.

«Il faut remettre les gens autour de la table»

Fidèle à son adage «on bosse, on rassemble, on avance», Luc Barthassat n’a rien perdu de sa fibre populaire. Il confie éviter les caisses automatique et privilégier le contact humain. Il raconte aussi avec colère l’histoire de cette dame qu’il a recueillie dans le Bois d’Humilly et à qui un abris a finalement pu être trouvé. Il se désole de constater que 300 personnes dorment à la rue: «Nous pourrions facilement construire un petit village de containers, les mêmes utilisés comme bâtiments scolaires, pour loger rapidement ces gens ». 

Au chapitre social, Luc Barthassat souhaite lutter contre le non-recours aux prestations et compte impliquer davantage les communes dans certaines tâches, comme des guichets uniques pour faciliter la vie des administrés. 

À 62 ans, l’ancien édile du PDC, parti au MCG dont il a démissionné se targue d’une qualité: l’intégrité. Son défaut? L’impatience. Le premier tour est dans 40 jours.