Genève

Course au Conseil d’État 2023: entretien avec Stefanie Prezioso Batou

21.02.2023 18h35 Rédaction

Suite de nos entretiens politiques de la campagne avec la Conseillère nationale Ensemble à Gauche, qui brigue un siège au Conseil d’État avec la Liste d’Union Populaire. Elle nous parle des crèches, de fiscalité, des logements vacants, mais aussi de la division entre les deux listes à la gauche de la gauche.

Il y a deux listes Ensemble à Gauche pour le Conseil d’État et le Grand Conseil. Une avec le Parti du Travail et solidaritéS notamment, une autre sous le nom de Liste d’Union Populaire. C’est de cette dernière que fait partie Stefanie Prezioso Batou. «On regrette le refus du Parti du Travail et de ses alliés de déposer une liste unique avec nous, explique la candidate au Conseil d’État. Cela nous aurait permis de renforcer notre présence au Grand Conseil. Nous sommes l’héritage d’Ensemble à Gauche, nous représentons l’essentiel de ses élus.» Malgré les critiques de l’autre liste, Stefanie Prezioso Batou ne veut pas s’étaler sur la question et préfère dérouler ses propositions.

Un fond contre le surendettement

Justement, la Conseillère nationale veut la gratuité des crèches et la garantie d’une place par enfant, la mise en place d’un abonnement TPG à 100 francs par an, ainsi qu’un fonds dédié au désendettement. «Le surendettement, c’est assez terrible. Cela touche 14% des habitants de Vernier, ce n’est pas tout à fait annexe. C’est souvent lié à des accidents de la vie, au chômage, au divorce. Et l’impôt ne prend pas en compte la part qui est perçue sur le salaire de la personne qui est endettée. Pour payer ses impôts, la personne va devoir s’endetter, de même pour l’assurance maladie.» Ce fonds aurait un budget de départ de 25 millions de francs.

Mais, elle l’annonce, toutes ces mesures ne sont pas «le grand soir, la révolution. Ce sont des mesures concrètes et immédiates.» Pour financer la gratuité des crèches, elle souhaite cibler davantage les entrepreneurs qui bénéficient, de fait, de la présence de crèches sur le canton. En parallèle, elle l’assure, si le peuple vote «oui» à la votation pour la taxation des dividendes au même titre que les salaires, «ce sont 150 à 200 millions qui rentreraient dans les caisses de l’État».

Taxer davantage les riches

Pour elle, «le bouclier fiscal a fait perdre 1,5 milliard par an depuis 20 ans, nos mesures feraient rentrer effectivement de l’argent. Nous sommes dans le cadre d’une politique qui a fait des cadeaux aux plus riches. Genève est le canton où il y a le plus de jets privés. Vous êtes dans une situation où l’on peut prendre de l’argent là où il est.» Interrogée sur la question du logement, la candidate pointe le manque de logements et, dans le même temps, nombre de bureaux et de logements vides.

Quand on lui demande sa qualité, elle répond «la persévérance». Et son défaut? «Être têtue».