Genève

Course au Conseil d’État 2023: entretien avec Françoise Nyffeler

22.02.2023 17h53 Rédaction

La candidate Ensemble à Gauche, Solidarités, Parti du Travail, Défense des Locataires nous présente son programme. Elle veut instaurer un revenu cantonal de compensation, un retour à la progressivité de l’impôt sur les bénéfices et l'interdiction des SUV en ville.

On la dit membre de la gauche combative, elle se présente comme une femme souvent en colère. Françoise Nyffeler réagit justement, au sujet précédent, sur la hausse (de 7 francs) des rentes AVS: «Est-ce que quelqu’un peut vivre en ce moment à Genève avec 1’232 francs? Beaucoup de femmes n’ont pas des LPP correctes à cause des parcours de vie différents entre hommes et femmes. Et elles comptaient beaucoup sur l’AVS.» Elle propose, en solution, un revenu cantonal de compensation.

«Ce n’est pas vraiment un salaire minimum, car c’est pour les personnes qui sont bénéficiaires des minima sociaux. Pour ces gens-là, il faudrait au moins 4’000 francs. Si, à Genève, vous n’avez pas 4’000 francs, vous tombez au moins dans la misère et vous avez des problèmes pour vous nourrir, pour vous loger, pour vous soigner.» 

Un seuil de loyer

Cette mesure, comme de nombreuses autres dans son programme, pose la question des coûts. Pour Françoise Nyffeler, il faut aller chercher l’argent des riches, de «ceux qui ont les moyens de faire fructifier leur argent de façon extraordinaire, même en situation de crise». «Il faut redistribuer, glisse-t-elle. Ce n’est pas admissible que dans un canton comme Genève, nous ayons de telles inégalités. Nous avons 16% de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.» Elle propose notamment un retour à la progressivité de l’impôt sur les bénéfices.

La candidate souhaite davantage de logements sociaux et même imposer un contrôle des loyers. «On a vu l’Asloca qui affirmait récemment que l’on a pris trop d’argent aux locataires l'an passé, ça ne va pas», complète-t-elle. 

Elle se bat contre les féminicides et les SUV

Françoise Nyffeler veut également interdire les SUV en ville. «Pourquoi les énormes SUV pourraient continuer à circuler pour aller faire des courses en ville alors que cela pollue beaucoup? On est face à des difficultés climatiques, la sécheresse de ce mois le prouve, on ne peut plus attendre. Il faut bouger», tacle-t-elle.

Militante féministe depuis des années, elle voudrait mettre en place un plan contre les violences domestiques. «Il y a urgence, justifie-t-elle. Il y a des femmes qui ne peuvent pas quitter l’appartement dans lequel elles sont avec un mari qui leur tape dessus. On a eu plusieurs féminicides l’an passé à Genève, on a eu le premier féminicide en Suisse de l'année il y a quelques jours. Il faut agir, pas juste dire. Il faut prendre des mesures pour éviter que cela n'arrive.»

Questionnée, comme les autres candidats, sur sa qualité, Françoise Nyffeler se dit «entière». Son défaut? «Je peux m’énerver.»