Genève

Course au Conseil d’État 2023: entretien avec Teo Frei

24.02.2023 18h14 Rédaction

Il est l’un des deux candidats au Conseil d’État du ticket Ensemble à Gauche/ Solidarités/Parti du travail. Teo Frei a 25 ans, il nous parle de la semaine de 32 heures, des problèmes de logements à Genève et des actions d’Extinction Rebellion.

C’est tout un paradoxe: Teo Frei a beau être candidat au Conseil d’État, il a déjà annoncé qu’il ne siègerait pas -s’il est élu- dans cette institution qu’il juge défaillante. «La campagne est vraiment un espace pour mettre en avant nos idées, notre programme et toutes les personnes dans la rue et au parlement pour porter leurs valeurs.» La priorité reste surtout d’atteindre le quorum au Grand Conseil. La mission s’annonce compliquée, mais le candidat Ensemble à Gauche reste optimiste, «la droite est divisée», glisse-t-il.

«La désobéissance civile est complémentaire à la politique»

Âgé de 25 ans, il est le plus jeune candidat à ce poste. Une jeunesse qu’il voit comme un avantage: «Je suis au courant de plein de problématiques qui touchent les plus particulièrement les plus jeunes», commente-t-il. Voulant être «proche de ce qu’il se passe dans la rue», Teo Frei a été impliqué lors d’actions pour le climat: «Comme candidat, c’est un moyen de mettre en avant notre programme. On utilise plein de moyens pour faire changer les choses, cela passe par la rue, mais une présence au parlement est nécessaire.» 

Interrogé sur les actions d’Extinction Rebellion, le candidat salue ces initiatives. «On a passé des mois à récolter des signatures pour l’initiative pour la gratuité des transports publics, le Conseil d’État l’a invalidée, on a fait recours, mais cela ne donne pas envie de s’engager. La désobéissance civile, elle est complémentaire à la politique.»

Moins d'heures travaillées, plus de logements

Parmi les points forts de son programme, on retrouve la mise en place de la semaine de 32 heures dans les administrations, sans toucher au salaire. «Aujourd’hui, on produit énormément. Il faut produire moins, redistribuer énormément et partager le temps de travail. Dans l’histoire, on n’a pas arrêté de réduire le temps de travail grâce aux avancées technologiques et aux gains de productivité, pourquoi est-ce que cela s’arrêterait aujourd’hui?», argumente-t-il.

Sur la question du logement, il pointe la faiblesse du taux de vacance et le manque de logements abordables. Il propose que les bureaux vides soient transformés en logements et qu’il y ait davantage de constructions en zone villa. «Il faut accroitre la part de logements abordables, car elle est beaucoup trop faible. Il y a une disparité entre l’offre et la demande, on peut aussi jouer là-dessus, quitte à utiliser du droit de préemption.»

Il souhaite également instaurer un revenu de transition écologique pour inciter les personnes travaillant dans un secteur polluant à se reconvertir: «On a une pénurie de main-d'oeuvre dans l’agriculture paysanne, dans les transports publics ou encore dans la rénovation énergétique. Pour que l’on ait plus de monde dans ces secteurs, il faut accompagner, créer des emplois écologiques et sociaux, avoir des formations, et la création d’un revenu équivalent au dernier salaire pour accompagner les gens durant cette mue.»

Quand on lui demande sa qualité, il répond «curieux». Et son défaut? «Être presque toujours en retard».