Course au Conseil d’État, la droite élargie veut battre la gauche sans Pierre Maudet
Léman Bleu le révèle. Pour reprendre à la gauche la majorité gouvernementale le 30 avril, les partis de droite à l’exception de celui de Pierre Maudet tiennent leur stratégie. Une alliance inédite entre le PLR, Le Centre, le MCG et l’UDC.
Nathalie Fontanet, Anne Hiltpold, Philippe Morel, Delphine Bachmann et Lionel Dugerdil battront le pavé ensemble dès demain midi, délai officiel du dépôt des listes pour le second tour. Réunis sous la bannière de «l’Alliance pour Genève», scellée dans le plus grand secret hier soir au terme de la journée électorale à Uni Mail, ils rêvent d’un Conseil d’État de droite sans Pierre Maudet.
Des premiers indices d’une telle union, que les organes décisionnaires des différents partis avaliseront officiellement ce soir, ont commencé à apparaître hier dans l’après-midi, avec une communication sans équivoque de la FER Genève, principal lobby des patrons:
«La FER Genève souhaite et soutiendra une liste de droite unie, idéalement composée des deux représentantes du PLR, d’un(e) représentant(e) du Centre, d’un(e) représentant(e) de l’UDC, et du candidat du MCG»
De son côté, la plus radicale Chambre de Commerce, d’Industrie et des Services de Genève (CCIG) «appelle le PLR, Le Centre, l’UDC, mais également le MCG et LJS à s’unir, en forgeant un compromis historique, au bénéfice de l’économie, et donc de l’emploi.» La CCIG veut donc que cette alliance de droite tende la main à Pierre Maudet.
Tous, sauf Pierre Maudet
Trois facteurs ont précipité la constitution de cette alliance de droite sans précédent à Genève. D’abord, l’excellent score du ticket de gauche au Conseil d’État, malgré un net virage à droite du parlement. Ensuite, la débâcle du Centre, menacé de disparition du gouvernement, qui ne perd plus rien à s’allier - le nez bouché - à l’UDC et au MCG. Enfin, la percée surprise de la liste Libertés et Justice sociale qui inquiète les adversaires de Pierre Maudet.
Reste à convaincre les électeurs. Pierre Maudet demeure une option pour une frange importante de la droite, à l’instar de Jacques-Simon Eggly, ancien conseiller national libéral, qui déclarait hier sur Léman Bleu son souhait de «faire avec Pierre Maudet».
Reste aussi à savoir si les électeurs UDC et MCG pardonneront à Delphine Bachmann, l’héritage centriste d’une politique des transports qu’ils n’ont cessé de fustiger.
Mercredi 19 avril, Léman Bleu et Le Temps organisent un débat décisif avec les principaux candidats du second tour de l’élection au Conseil d’État, fixée au 30 avril.
