Genève

Delphine Bachmann: «Ce programme a tout son sens»

05.04.2023 20h35 Rédaction

L’alliance de droite a tenu aujourd’hui sa toute première conférence de presse. Objectif: prouver que ce n’est pas qu’un mariage de raison. Les premières lignes d’un programme ont été présentées.

C’est un ticket à cinq baptisé l’Alliance genevoise qui se présente au second tour des élections cantonales pour le Conseil d’État. Les cinq membres de ce nouveau club se sont réunis en fin d’après-midi en vieille ville pour présenter à la presse leur programme commun. Avec un maître-mot, convaincre. 

Tous les thèmes ont été balayés et des propositions ont été présentés pour tous les domaines. La question de la mobilité était attendue, car le bilan de Serge Dal Busco est loin des attentes de la droite. «Le programme présenté aujourd’hui met l’accent sur une priorisation par zone, sur la nécessité d’avoir des infrastructures performantes, sur la priorité que l’on souhaite donner au trafic professionnel, détaille la candidate au Conseil d’État Le Centre Delphine Bachmann. Ce qui a été reproché à Serge Dal Busco, c’est la difficulté à concerter, et cette impression de passer en force. Je peux l’entendre et je le comprends. (…) Je ne crois pas qu’il s’agisse de rupture, il y a un magistrat qui a fonctionné d’une certaine manière. Je suis une personne indépendante et autonome. Donc si, un de nous cinq est élu, on s’engage déjà sur la capacité à concerter et à travailler avec la population et les milieux concernés dans l’application d’une politique de mobilité qui soit favorable aux Genevois, mais aussi aux entreprises.»

Chaque parti au sein de cette alliance a son identité, ce qui créé des points de divergence. Mais ce n’est pas le cas dans tous les domaines. Sur le plan fiscal, la droite veut baisser les impôts -sans rentrer dans les détails- pour les personnes physiques. «C’est une préoccupation des Genevois, on l’a vu dans le résultat de l’élection au Grand Conseil, glisse madame Bachmann. Je crois que nous avons la responsabilité de proposer des solutions. Nous souhaitons redonner du pouvoir d’achat à la classe moyenne.»

«Les divergences? Ce n'est pas ce qui nous intéresse»

Pourtant, Le Centre a longtemps refusé de faire alliance avec l’UDC, du fait de visions différentes de la société. Les choses ont bien changé: «Monsieur Dugerdil et Monsieur Morel sont des personnes avec qui j’apprécie l’échange, la discussion et la capacité à construire ce programme. Et ce sont des personnes avec qui je me vois tout à fait exercer au sein du collège gouvernemental. On peut toujours aller chercher les divergences, mais ce n’est pas ce qui nous intéresse.»

Reste un ressenti. Celui d’un programme écrit sur le coin d’une table, en quelques jours seulement. La candidate du Centre a, elle, le sentiment que l’alliance de droite peut réussir à convaincre le peuple. «Nous sommes quatre partis, présents au Parlement et dans les instances gouvernementales. Ce programme est la prolongation de notre travail de parti, de dialogue, de parlementaires. Nous faisons campagne depuis un certain temps, donc ce sont des discussions qui ont été entamées plus tôt. Ce programme a tout son sens puisque nous sommes capables de nous mettre d’accord sur un programme avec une feuille de route claire que nous engageons à suivre collectivement au sein d’un gouvernement si nous sommes élus. Cela ne nous empêche pas de rester avec nos propres valeurs et nos propres convictions.»

La candidate dit «prendre ses responsabilités». Si Le Centre perdait son siège au Conseil d’État, cela serait une situation inédite depuis l'entrée du parti en 1936. La campagne pour le second tour est donc lancée, résultat attendu le 30 avril prochain.