L'alliance inédite de droite peut-elle tenir jusqu'au 30 avril ?
Lundi soir, nous vous annonçions cette alliance inédite pour le second tour. Le Centre, le PLR, l’UDC et le MCG s’allient dans un ticket à cinq candidiats en vue du second tour pour le Conseil d’Etat. Mais cette alliance contre-nature peut-elle vraiment tenir jusqu’au 30 avril ?
Un pour tous, tous...sans Pierre Maudet. Le Centre, le PLR, l’UDC et le MCG s’unissent en vue du second tour. Du jamais vu à Genève. Le candidat «Libertés et justice sociale» Pierre Maudet, n’a pas été invité dans l’alliance: «Cela nous aurait semblé normal de pouvoir discuter, voir s'il y avait des points de convergence. Mais il faut être honnête; une alliance qui se créé entre le dimanche soir et le mardi matin, c'est finalement une alliance opportuniste avec une série de compromissions. Moi je suis très au clair avec ma ligne, je suis cohérent et indépendant. Deux qualités inestimables par les temps qui courent». Une union des partis de droite comme celle signée hier, c’est en effet inédit dans la République. Tout le monde a mis son poing dans la poche autour de thèmes commun, comme le rappelle l'ancien conseiller national PLR Jacques-Simon Eggly: «La fiscalité, l'économie, la fonction publique sont des thèmes pour lesquels il y a des convergences par rapport à une vision que peut avoir la gauche».
Sujets qui fâchent
Pourtant, sur d’autres sujets, ces partis sont en désaccord: mobilité, aménagement, questions de société, frontaliers. Le Centre est bien loin du MCG par exemple. François Baertschi, président du MCG, est pourtant confiant: «Il est normal d'être en désaccord sur certains points, sinon nous serions dans le même parti.» Le président du Centre Jacques Blondin va dans le même sens: «Il y a des sujets qui fâchent entre nous mais nous voulons montrer que nous pouvons travailler ensemble. Nous voulons aussi faire élire une majorité de centre droit au gouvernement».
«Se la boucler»
Mais une question demeure: cette alliance tiendra t’elle jusqu’au 30 avril, sans coups bas ? «Je pense que c'est plus solide que ce qu'on peut imaginer» répond François Baertschi. Jacques Blondin complète: «Le sens de cette alliance ne se justifie que si elle ne se fissure pas». Jacques-Simon Eggly va même plus loin: «J'espère que les partis vont la boucler et ne pas s'attaquer, et vont insister sur les convergences.»
Pourtant sur les réseaux, la bisbille a déjà commencé entre l’UDC Eric Bertinat et la PLR Nathalie Fontanet. Eric Bertinat: «Il nous faut composer avec des personnalités qui prônent l’avortement, l’euthanasie, l’homosexualité, le transhumanisme, l’immigration, le féminisme, j’en passe et des meilleurs.» Sortie à laquelle a répondu la PLR Nathalie Fontanet: «Ce post est immonde, il va à l'encontre des valeurs que je défends et jamais je ne m'associerai à de tels propos». Le but de l’alliance est de faire obstacle à la gauche pour obtenir une majorité de droite au Conseil d’Etat. Mais si certains partis veulent faire durer l'alliance de droite, ce n'est pas le cas du Centre: «Nous avons exclu toute autre collaboration au delà des élections du 30 avril».
La question est désormais de savoir si les électeurs vont suivre cette nouvelle alliance en bloc. L’union contre nature entre ces partis aura sinon été un coup d’épée dans l’eau, au bénéfice peut être, du candidat solitaire Pierre Maudet.