Genève

Le MCG accuse Fabienne Fischer de faire campagne avec l'argent de l'État

20.04.2023 17h08 Lucie Hainaut

Fabienne Fischer Fabienne Fischer

Le député MCG Daniel Sormanni accuse la secrétaire générale adjointe de Fabienne Fischer de gérer la campagne électorale de la conseillère d’État, alors qu’elle est salariée par le canton.

Daniel Sormanni annonce sur Facebook avoir demandé l’agenda de la secrétaire générale adjointe du Département de l’Economie et de l’Emploi. Il l’accuse d’outrepasser ses fonctions: «Visiblement la secrétaire générale adjointe fait campagne pour sa patronne, la conseillère d’État Fabienne Fischer. Aux dernières nouvelles les contacts avec les journalistes, organiser la campagne, ça ne fait pas partie des missions de l’État en tant que tel, et je pense que c’est tout à fait déplacé» dénonce le MCG.

«Les fonctionnaires ne doivent pas servir les intérêts privés»

Si les faits sont avérés, ils pourraient être considérés comme de la gestion déloyale des intérêts publics selon l'avocat Romain Jordan: «Les fonctionnaires sont engagés pour servir l’État dans leur mission, ils ne doivent pas servir les intérêts privés ou les intérêts de tiers. Donc en l’occurrence une haut fonctionnaire payée à 100% par l’État qui s’occuperait dans le cadre de ses fonctions payées par l’argent public d’une campagne privée d’une conseillère d’État même si elle est déjà élue, c’est problématique» détaille le spécialiste en droit public.

Fixer une limite claire

En sa qualité de chargée de la communication, on peut concevoir que la secrétaire générale adjointe prenne des rendez-vous avec la presse pour sa conseillère d’État. Il faut donc fixer une limite: «Il y a d’une part communiquer sur l’action de l’État, sur les politiques publiques défendues par le département, et il y a d’autre part défendre les intérêts d’une conseillère d’État dans le cadre d’une campagne électorale: avoir des contacts avec des journalistes, négocier des interviews, négocier des questions telles qu’elles vont être posées, relire des réponses à des interviews, négocier des conditions de débat… Par hypothèse toutes ces tâches relèvent de la campagne électorale, elles n’ont pas à être imputées sur du temps de travail payé par la collectivité» développe l’avocat.

Une demande LIPAD en attente

Contacté, le Département de l’Économie et de l’Emploi a répondu par mail à nos sollicitations: «Le DEE a bien reçu la demande du député Sormanni. Nous lui répondrons dans le cadre et les délais de la procédure LIPAD qu’il a demandée, soit 30 jours après réception de la demande, conformément à la recommandation du Préposé cantonal à la protection des données et à la transparence». Daniel Sormanni dit avoir envoyé sa demande le 11 avril. Il pourrait donc recevoir une réponse après le deuxième tour des élections, le 30 avril.