Hockey

National League 2024-2025: bilan contrasté pour les Romands

29.04.2025 16h19 Arnaud URFER

plateau TV

La saison de National League s’est achevée avec des fortunes diverses pour les clubs romands. Finaliste malheureux pour la deuxième année consécutive, Lausanne confirme sa montée en puissance. Fribourg s’affirme comme un habitué du dernier carré. Dans l’Arc jurassien, Ajoie a tremblé jusqu’au bout, tandis que Bienne n’a jamais décollé. Et Genève-Servette, après deux années au sommet, a plongé dans une saison noire. Nos invités Laurent Perroton, consultant pour la chaîne, et Michael Ngoy, ancien joueur professionnel, reviennent sur la prestations des clubs romands.

Lausanne: encore tout près du but

Comme l’an dernier, le Lausanne HC a atteint la finale du championnat. Et une nouvelle fois, ce sont les ZSC Lions qui se sont dressés sur leur route. Battus 4 à 1 dans la série, les Vaudois ont pourtant montré de solides qualités tout au long de la saison, avec une première place au classement. Leur défense rigoureuse, un jeu bien structuré et une profondeur d’effectif leur ont permis de rêver au titre. Mais pour franchir le dernier palier, il faudra désormais transformer l’expérience accumulée en trophée. 

«On sait que le potentiel de Lausanne est énorme»

Michael Ngoy, ancien joueur de Lausanne et Fribourg, aujourd’hui consultant reste déçu par cette finale. Il estime que les Vaudois n’ont pas su exploiter tout leur potentiel, parfois trop timides, et coupables de trop d’erreurs pour espérer aller au bout. Pour l'ancien joueur professionnel et retraité depuis 2021, Lausanne a désormais tout d’un grand: «C’est une belle région, importante pour attirer de bons joueurs. Il y a une solidité financière. À mon époque, les gros joueurs allaient à Berne, Davos, Lugano ou Zurich. Aujourd’hui, Lausanne fait partie de ces clubs attractifs.»

Laurent Perroton, autre observateur avisé, souligne lui aussi que les leaders lausannois n’ont marqué que trois buts en finale, et que le club a perdu cinq de ses huit derniers matchs. Les séries ont été longues pour le LHC, poussé à sept matchs par Langnau en quart de finale, puis par Fribourg en demi-finale. 

Fribourg-Gottéron: une saison redressée et une régularité retrouvée

Mal embarqué en début de saison (11e avant les fêtes), Fribourg-Gottéron a redressé la barre après un changement d’entraîneur en fin d’année 2024. Derrière, les Dragons ont remporté la Coupe Spengler et terminé 6e du classement. En playoffs, ils ont éliminé Berne au bout du suspense, en 7 matchs. En demi-finale, comme en 2024, c’est Lausanne qui a mis fin à leur parcours (4-3 dans la série). Avec trois demi-finales en quatre ans, Fribourg confirme sa régularité au plus haut niveau. «En 2013, on avait tout pour aller en finale. Mais depuis, d’autres clubs comme Zoug ont progressé, et Zurich est toujours là», note Michael Ngoy.

«Pour gagner un titre, il faut passer par des victoires comme celle de la Coupe Spengler.»

Pour Laurent Perroton, c’est aussi une question de moyens: «Quand tu perds Lucas Wallmark et Jacob de la Rose, deux étrangers importants, l’équipe n’est plus la même. Il faut développer les jeunes et les joueurs de soutien capables de faire la différence. 

Ajoie et Bienne: l’Arc jurassien en difficulté

La saison a été compliquée dans l’Arc jurassien. Ajoie, bon dernier du championnat, a dû passer par les playouts, puis par un barrage de promotion/relégation face à Viège. Les Ajoulots s’en sont sortis (victoire 4-1) et resteront dans l’élite.

De son côté, le HC Bienne a terminé 11e, manquant les playoffs. Finaliste en 2023, le club a été freiné par de nombreuses blessures, des changements d’effectif et un nouvel encadrement technique. «Les Biennois n’ont vraiment pas eu de chance. Ils ont fait avec les moyens du bord, mais cela n’a pas suffi», analyse Michael Ngoy.

Genève-Servette: du sommet à la chute

Champion en 2023, vainqueur de la Ligue des Champions en 2024, le Genève-Servette HC a vécu une saison cauchemar. Douzième au classement, l’équipe a manqué les playoffs pour la deuxième année consécutive. Le départ de l’entraîneur en décembre n’a pas suffi à créer un électrochoc. Jamais les Genevois n’ont trouvé la constance. «Le manque de régularité des gardiens et la faible performance des joueurs suisses ont pesé lourd»,estime Michael Ngoy.

«Avec l’équipe et le budget qu’ils ont, Genève n’a pas le droit de rater trois saisons d’affilée»

Malgré trois étrangers dans le top 8 des pointeurs du championnat, le GSHC n’a pas réussi à se qualifier pour les play-ins. Pour Laurent Perroton, des figures clés comme Henrik Tömmernes et Valtteri Filppula n’ont jamais été remplacées. Et la valse des entraîneurs n’a rien arrangé, «dans le vestiaire, cela a perturbé l’équipe», souligne-t-il.

Le directeur Marc Gautschi en est conscient. Un grand nettoyage est en cours avec près de 12 joueurs sont annoncés sur le départ. Le GSHC se trouve à un tournant: il devra reconstruire pour espérer retrouver les sommets.

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