Les tirs de régulation de cerfs pourront être réalisés
Les tirs de régulation du cerf dans les Bois de Versoix, autorisés par le Conseil d’Etat le 28 août, ont pris une tournure judiciaire lorsqu’une association a fait recours et obtenu l’effet suspensif. Aujourd’hui, la Chambre administrative de la Cour de justice a tranché, apprend Léman Bleu: les tirs de régulation pourront être réalisés.
Limiter les dégâts occasionnés aux cultures et aux forêts lors que les mesures préventives ne sont plus efficaces ; tel est l’objectif des tirs de régulation du cerf, autorisés par le Conseil d’Etat à la fin de l’été. Une mesure contestée par l’association Animal Equité, par le biais de son président Luc Fournier. Il souhaitait alors qu’une méthode alternative soit utilisée à savoir un vaccin immuno-contraceptif. Cette solution avait été jugée inappropriée par le Conseil d’Etat, pour des raisons pratiques et éthiques.
À la suite du recours déposé par l’avocat de l’association, Me Romain Jordan, l’effet suspensif avait été accordé. Le 29 octobre, la Chambre administrative de la Cour de justice a décidé de le retirer : «La protection des animaux, et l’intérêt à la conservation d’une population de cerfs dans les Bois de Versoix, constituent certes également des intérêts publics importants. Toutefois, comme l’explique l’autorité intimée [le Conseil d’Etat ; ndlr], la mesure sollicitée ne menace pas la présence du cerf au vu de son indice kilométrique d’abondance et de densité de ses effectifs» justifie-t-elle.
Enjeux publics prépondérants
«Quant à l’intérêt à la protection des animaux, il apparaît a priori avoir été pris en compte au vu des nombreuses mesures préventives déjà prises par le canton de Genève depuis des années […]. L’intérêt – purement idéal – des recourants à la protection des animaux ne saurait ainsi l’emporter à ce stade de la procédure, face aux enjeux publics de régénération de la forêt et de réduction des dégâts aux cultures.»
De son côté, le Département du territoire (DT) par le biais de sa secrétaire générale adjointe Pauline de Salis, dit prendre acte de la décision: «la régulation peut donc être mise en œuvre conformément à la période de tir initialement prévue». Ladite période étant du 1er novembre au 31 janvier 2025.
Contacté, Me Romain Jordan ne cache pas sa déception: «Cette décision est regrettable. Une nouvelle fois on privilégie des intérêts financiers et économiques sur la vie d’êtres vivants. Pendant de nombreuses années les cerfs ont été laissés tranquilles et soudainement il serait urgent de les abattre? Cela ne tient pas. Le Tribunal fédéral a pourtant récemment rappelé que l’effectivité du contrôle judiciaire devait prévaloir devant le risque de mise à mort d’un animal.»
Les recourants disposent de 30 jours pour saisir le Tribunal fédéral.