Suisse

Milliardaires et affairisme au pilori à l'occasion du 1er Mai

01.05.2025 13h29

Milliardaires et affairisme au pilori à l'occasion du 1er Mai

Quelque 3000 personnes se sont réunies à Bâle pour le 1er mai

Photo: KEYSTONE/GEORGIOS KEFALAS

Des rassemblements estimés à des dizaines de milliers de personnes au total ont eu lieu dans quelque 50 villes de Suisse lors du 1er Mai, pour réclamer plus de droits pour les travailleurs. Slogan du jour: 'La solidarité plutôt que la haine, l’union fait la force.'

'Les travailleuses et travailleurs lancent un signal clair contre la montée en puissance de l’extrême droite et des élites néo-libérales qui dans le monde entier - en Suisse aussi - attaquent frontalement les principaux acquis sociaux des dernières décennies ', s'est indignée jeudi l’Union syndicale suisse (USS).

La centrale syndicale a évoqué dans un communiqué 'une contre-révolution du grand capital, qui met en péril l’égalité, les droits du travail et l’Etat social '. Dénonçant certains discours de haine, notamment contre les minorités, elle estime que 'les élites économiques refusent toujours plus systématiquement d’accorder aux gens qui travaillent leur juste part des richesses créées, alors même que l’économie se porte bien'.

Baisse du pouvoir d'achat

Au final, constate l’USS, 'le pouvoir d’achat diminue, les loyers prennent l’ascenseur, pendant que les riches s’enrichissent toujours plus'. Et de pointer du doigt les employeurs: 'Sous prétexte de pénurie de main-d’œuvre qualifiée, ils réclament à cor et à cri l’allongement du temps de travail, le relèvement de l’âge de la retraite et le démantèlement du droit du travail.'

Près de 15'000 personnes à Zurich

L’USS revendique la présence de 14'000 personnes à la plus grande manifestation du jour, à Zurich. A cette occasion, sa vice-présidente et également présidente d'Unia, Vania Alleva, a plaidé pour 'une Suisse multiculturelle et ouverte', épinglant au passage l’UDC et sa 'politique d’exclusion'. Elle a aussi dénoncé la persistance des inégalités salariales en Suisse. Si on n'accélère pas les progrès en la matière, 'elle ne sera pas atteinte avant 2070', craint-elle.

Même tonalité au Locle (NE), où le responsable du secteur construction d’Unia, Nico Lutz, a constaté que l’argent était mal distribué en Suisse. 'L’argent ne manque pas dans ce pays. Mais les politiques ne cessent de créer de nouvelles injustices. Cadeaux fiscaux aux riches, aux grands groupes et aux gros actionnaires et programmes d’économies sur le dos de la population. Hausse des loyers et des primes d’assurance-maladie et baisse des salaires réels.'

'Sans scrupules', tonne P.-Y. Maillard

Au Sentier (Vallée de Joux/VD), le président de l’USS et conseiller aux Etats (PS) Pierre-Yves Maillard a tonné: 'L’extrême droite progresse avec la complicité des élites économiques. Or elle n’apporte aucune réponse aux problèmes d’un monde injuste, dans lequel les milliardaires s’enrichissent sans scrupules sur le dos de la population.'

Une étroite collaboration 'avec les forces progressistes européennes s’avère centrale afin notamment de garantir la protection des salaires', a pour sa part estimé le secrétaire central de l’USS Daniel Lampart à Münchenbuchsee (BE). Il a aussi mis en garde contre un oui à l’initiative de l’UDC contre la Suisse à 10 millions d’habitants, qui entraînerait la fin des accords bilatéraux'.

Les syndicalistes en ont appelé plus généralement à la solidarité et 'contre les discours d’exclusion destinés à détourner l’attention. Il s’agit de 'trouver des solutions sociales aux difficultés rencontrées au quotidien par la population', ont-ils insisté.

/ATS