Rassemblement à Jérusalem pour un sommet populaire pour la paix
A Jérusalem, le sommet populaire pour la paix est organisé par une coalition d'environ 60 organisations locales oeuvrant pour une résolution politique du conflit israélo-palestinien.
Photo: KEYSTONE/AP/Maya AlleruzzoDes milliers de personnes ont convergé vendredi à Jérusalem pour un rare rassemblement en faveur de la paix, alors que la guerre à Gaza entre dans son 20e mois, avec une situation humanitaire alarmante selon l'ONU et des dizaines d'otages israéliens toujours captifs.
Israël, qui a repris son offensive à Gaza le 18 mars après une trêve de deux mois, a annoncé lundi un plan de 'conquête' du territoire palestinien qui prévoit un déplacement massif de sa population, suscitant de nombreuses condamnations à travers le monde.
'Gaza sera totalement détruite', a affirmé mardi le ministre israélien des Finances d'extrême droite, Bezalel Smotrich.
'Nous ne pouvons pas laisser les extrémistes des deux camps, qui se nourrissent de vengeance, de peur et de haine, décider de notre avenir', a dit à l'AFP Maoz Inon, entrepreneur israélien de 50 ans et militant pour la paix, coorganisateur de ce Sommet populaire pour la paix tenu vendredi.
'Même s'ils contrôlent notre présent, nous devons choisir une alternative et façonner un avenir différent', a-t-il ajouté.
L'événement a été organisé par une coalition d'environ 60 organisations locales oeuvrant pour une résolution politique du conflit israélo-palestinien.
A cette occasion, l'ancien Premier ministre israélien Ehud Olmert et l'ex-chef de la diplomatie palestinienne Nasser al-Kidwa ont présenté leur plan de paix, dévoilé pour la première fois l'an dernier.
Solution à deux Etats
M. Kidwa, neveu de l'ex-dirigeant palestinien Yasser Arafat, s'est exprimé par visioconférence depuis la Cisjordanie occupée.
'Seule une solution à deux Etats peut permettre un changement radical pour notre pays et l'ensemble de la région', a affirmé M. Olmert, prédécesseur centriste de l'actuel Premier ministre, Benjamin Netanyahu.
'Il faut mettre fin à la guerre et se retirer de Gaza. Gaza est palestinienne (...) et doit faire partie d'un Etat palestinien', a-t-il plaidé. Il a appelé à la mise en place d'une 'force de sécurité intérieure' relevant de l'Autorité palestinienne, dotée de 'pouvoirs objectifs (...) pour reconstruire la bande de Gaza sans la participation' du Hamas.
La guerre à Gaza a été déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien.
M. Kidwa a affirmé que leur proposition de paix reposait sur une solution à deux Etats, incluant un échange de 4,4% de territoire entre Israël et un futur Etat palestinien.
Echange de territoires
Selon le plan dévoilé l'an dernier, Israël annexerait les principales colonies juives en Cisjordanie, notamment certaines zones autour de Jérusalem.
En contrepartie, un territoire israélien de superficie équivalente serait cédé à un futur Etat palestinien, ont-ils dit.
Leur vision d'une solution à deux Etats s'appuie sur les frontières d'Israël du 4 juin 1967, avant l'occupation de la Cisjordanie.
Le plan Olmert-Kidwa préconise également une souveraineté partagée sur la Vieille Ville de Jérusalem, avec une tutelle dont feraient partie Israël et un Etat palestinien.
/ATS