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Ukraine: neuf morts dans une frappe russe sur un minibus

17.05.2025 06h58

Ukraine: neuf morts dans une attaque de drone sur un minibus

Le minibus a été frappé par un drone russe (cliché symbolique/Keystone archives).

Photo: KEYSTONE/EPA/SERGEY KOZLOV

Une attaque russe de drone sur un minibus transportant des civils dans le nord de l'Ukraine a fait neuf morts, ont annoncé les autorités régionales samedi au lendemain de discussions entre Russes et Ukrainiens qui n'ont pas permis d'aboutir à une trêve.

A l'issue d'une semaine sous haute tension, Kiev et Moscou ont fini par tenir leurs premières discussions directes depuis trois ans, qui ont surtout mis en évidence le fossé à combler pour mettre fin au conflit déclenché par l'invasion russe à grande échelle de février 2022.

Malgré la pression que tentent d'exercer les alliés de Kiev en mençant Moscou de nouvelles sanctions, les hostilités se poursuivent sur le terrain.

'Un drone ennemi a frappé un bus près de Bilopillia, tuant neuf personnes et en blessant quatre' autre, a indiqué sur Telegram l'administration militaire de la région frontalière de Soumy, publiant des photos d'une carcasse de minibus sur une route.

Le véhicule 'se dirigeait vers Soumy', a précisé la même source, qui avait évoqué plus tôt 'une attaque cynique de la part des Russes sur un bus transportant des civils'.

La région de Soumy, frontalière de la Russie, fait face à une recrudescence des bombardements russes depuis que les forces ukrainiennes ont été chassées en mars de la région russe de Koursk, qui lui fait face et dont elles occupaient une petite partie depuis l'été 2024.

Les autorités régionales de Donetsk (est) et Kherson (sud-est) ont évoqué de leur côté des frappes russes faisant respectivement deux morts et un mort vendredi.

Rencontre Poutine-Zelensky?

Réunis vendredi à Istanbul pour leurs premiers pourparlers de paix depuis le printemps 2022, Russes et Ukrainiens se sont mis d'accord sur un échange important de prisonniers, 'à raison de 1000 contre 1000' selon le négociateur russe Vladimir Medinski.

Mais la rencontre s'est soldée sans annonce de cessez-le-feu, pourtant 'la priorité' affichée par Kiev et ses alliés.

Les deux camps doivent désormais 'détailler' leur vision d'une telle trêve, a affirmé Vladimir Medinski lors d'une brève allocution à la presse.

Le chef de la délégation ukrainienne, Roustem Oumerov, et M. Medinski ont précisé que la partie ukrainienne avait également évoqué une éventuelle rencontre entre les présidents Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, ce qui serait une première depuis le début de l'invasion russe. Le négociateur russe a toutefois simplement indiqué que Moscou avait 'pris note de cette demande'.

Vladimir Poutine a de facto refusé cette semaine de rencontrer en Turquie son homologue ukrainien, qui le lui avait proposé.

Une source diplomatique ukrainienne interrogée par l'AFP a affirmé que les négociateurs russes avaient 'présenté des demandes inacceptables qui vont au-delà de ce qui a été discuté avant la réunion', dont le retrait des forces de Kiev de 'vastes parties du territoire' ukrainien, avant toute instauration d'un cessez-le-feu.

Avant la réunion, le négociateur russe Vladimir Medinski, un historien nationaliste et conseiller du Kremlin, avait répété que Moscou voulait discuter des 'causes profondes' du conflit et considérait ces pourparlers comme 'la suite' de ceux de 2022 aux cours desquels Moscou avait campé sur des positions maximalistes.

En déplacement en Albanie pour un sommet européen, le président français Emmanuel Macron a affirmé vendredi que les Européens continuaient à préparer des sanctions contre la Russie 'en coordination' avec les Etats-Unis si Moscou continue de refuser un cessez-le-feu inconditionnel.

Les dirigeants ukrainien, allemand, français, britannique et polonais ont échangé au téléphone avec le président américain Donald Trump, qui avait assuré la veille être prêt à rencontrer M. Poutine 'dès qu'il sera possible', sans quoi 'rien ne se produira' concernant le règlement du conflit.

Un tel sommet est 'certainement nécessaire', a acquiescé vendredi le Kremlin

/ATS