Le personnel de l'ONU à Genève dénonce la réforme de Guterres
Le personnel de l'ONU en veut à l'approche du secrétaire général Antonio Guterres en lien avec les restrictions financières.
Photo: KEYSTONE/MAGALI GIRARDINLe personnel de l'ONU à Genève est en colère contre la réforme lancée par le secrétaire général Antonio Guterres face aux difficultés financières. Il dénonce une approche 'précipitée' et 'opaque', sans consultation des employés, ni des Etats membres.
'Les Nations Unies sont désormais affaiblies de l'intérieur', a affirmé mardi le président de l'Union du personnel de l'ONU à Genève, Ian Richards, aux correspondants accrédités à l'ONU à Genève (ACANU). Cette réforme 'ne répond pas' aux problèmes financiers et ne soutient pas ceux qui portent les activités de l'organisation, selon lui.
Et il reproche au secrétaire général de ne pas avoir de mandat pour la faire et parle de tensions entre chefs d'agences dans le groupe de travail lancé pour la mener. Des délocalisations ne s'accompagneront pas forcément d'économies massives pour l'institution, ajoute-t-il.
Les employés du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) attendent toujours de connaître le nombre de postes coupés dans l'agence onusienne. Celui-ci devrait atteindre entre 3000 et 4000, selon la présidente de son Conseil du personnel. 'On cible le personnel en première ligne', déplore-t-elle. Cette situation 'affecte le mandat' de l'agence onusienne, ajoute-t-elle.
Autre problème, les travaux de rénovation du Palais des Nations se prolongent. L'ONU commence à demander aux Etats membres une rallonge de l'enveloppe, ont affirmé plusieurs de ces représentants du personnel. Alors même que la Suisse a attribué plus de 830 millions de francs de prêts ces dernières années pour ces rénovations.
Pour les personnes licenciées, la Suisse leur permet de rester trois mois supplémentaires sur le territoire mais elles ne reçoivent aucune prestation sociale. Ni dans leur pays où elles ne cotisent pas.
Jusqu'à présent, seule l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a clairement annoncé le nombre de postes supprimés, jusqu'à 7000. Mais près de 300 licenciements ont aussi été prononcés à l'Organisation internationale du travail (OIT). Et plusieurs ont été décidés dans des agences comme le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) ou l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
/ATS