Économie

Panama: Chiquita annonce des licenciements liés à la grève

23.05.2025 06h58

Panama: Chiquita annonce des licenciements liés à la grève

Selon Chiquita, le mouvement social au Panama, né de la contestation de la réforme des retraites adoptée par le Congrès, a conduit à "au moins 75 millions de dollars de pertes" et "des dommages irréversibles dus à ''abandon total'" des exploitations bananières. (archives)

Photo: KEYSTONE/LAURENT GILLIERON

La filiale au Panama du géant américain de la banane Chiquita a annoncé jeudi le licenciement de ses travailleurs journaliers, après près d'un mois de grève sur fond de lutte contre la réforme des retraites.

Cette grève aurait causé pour le groupe des pertes d'environ 66,5 millions d'euros (62,2 millions de francs).

Chiquita Panama, qui emploie environ 7000 personnes, a informé avoir procédé au licenciement de tous ses travailleurs journaliers pour 'abandon injustifié du travail', par voie de communiqué.

Bien que le groupe n'ait pas précisé le nombre de licenciés, le président de droite du Panama José Raul Mulino avait averti quelques heures plus tôt que des milliers d'emplois seraient perdus si la grève 'illégale', commencée le 28 avril, se poursuivait.

Le chef de l'Etat avait lancé cet avertissement quatre jours après qu'un tribunal panaméen eut déclaré 'illégale' la grève des travailleurs de l'usine Chiquita de Changuinola, près de la frontière avec le Costa Rica.

'Dommages irréversibles'

Le dirigeant syndical des travailleurs de bananeraies, Francisco Smith, a toutefois réaffirmé jeudi que la grève se poursuivrait de façon 'indéfinie'.

Selon Chiquita, le mouvement social, né de la contestation de la réforme des retraites adoptée par le Congrès, a conduit à 'au moins 75 millions de dollars de pertes' et 'des dommages irréversibles dus à 'l'abandon total'' des exploitations bananières.

Une délégation gouvernementale continue de négocier avec les syndicats, qui demandent le rétablissement d'un règlement antérieur lequel, selon eux, leur assurait de meilleures pensions et de meilleurs services de santé.

Les grévistes ont manifesté et bloqué des routes à Bocas del Toro (nord-est), une province des Caraïbes qui dépend principalement du tourisme et de la production de bananes. Les médias locaux ont rapporté, dans certaines parties de la province, des pénuries en carburant et des écoles fermées.

Le Panama est également confronté depuis près d'un mois à une grève des ouvriers du bâtiment, qui rejettent eux aussi la réforme des retraites. Deux dirigeants syndicaux de ce secteur ont été arrêtés ces derniers jours et un troisième a été contraint de se réfugier à l'ambassade de Bolivie.

/ATS