Douze blessés dans une attaque au couteau à la gare de Hambourg
Image d'illustration de la police allemande en opération dans une gare ferrovière.
Photo: KEYSTONE/DPA/JÖRG CARSTENSENUne attaque au couteau a fait 17 blessés, dont quatre très grièvement, vendredi sur un quai bondé de la gare de Hambourg, dans le nord de l'Allemagne. Une femme de 39 ans est soupçonnée d'avoir frappé des voyageurs.
L'auteure présumée de cette agression a été arrêtée peu après les faits, en début de soirée, 'sans opposer de résistance', selon la police.
Les motifs de son geste restent à déterminer mais l'hypothèse d'un mobile politique n'est pas privilégiée, a indiqué un porte-parole de la police.
'Nous n'avons, jusqu'à présent, aucune indication que la femme ait pu agir pour des motifs politiques', a indiqué sur la chaîne ARD Florian Abbenseth, selon lequel les enquêteurs examinent la possibilité que la suspecte se soit trouvée 'dans un état d'urgence psychiatrique'.
Elle a 'agi seule' s'en prenant aux voyageurs présents un quai de la gare centrale de la deuxième ville la plus peuplée d'Allemagne, très fréquentée en ce début de week-end. Selon le dernier bilan provisoire des autorités, 17 personnes ont été blessées dont quatre se trouvent dans un état critique.
La police n'a pas fourni plus de précision sur l'identité de l'assaillante, de nationalité allemande.
L'attaque a entraîné une importante opération de secours. Des photos publiées par l'AFP montraient des blessés pris en charge sur des civières ainsi qu'un quai ferroviaire bouclé par les forces de l'ordre.
Le chancelier Friedrich Merz s'est dit 'bouleversé' par cet acte de violence.
L'Allemagne a connu ces derniers mois plusieurs attaques meurtrières à l'arme blanche qui ont choqué le pays, ainsi que des attentats à motif jihadiste et des violences d'extrême droite qui ont mis au premier plan les questions de sécurité.
Série d'attaques
Samedi dernier, quatre personnes ont été blessées lors d'une agression au couteau dans l'ouest du pays. L'auteur présumé est un Syrien de 35 ans arrêté par les autorités qui suspectent un attentat islamiste. Il avait frappé un groupe de personnes devant un bar du centre-ville de Bielefeld avant de prendre la fuite.
L'agression au couteau d'un écolier de 12 ans dans la cour de son école par un de ses camarades de 13 ans a également fait les gros titres de la presse cette semaine.
Selon les statistiques de la police criminelle, quelque 8.900 agressions à l'arme blanche ont été commises en Allemagne en 2023, représentant un peu moins de 6% de la catégorie des violences 'ayant entraîné des blessures corporelles graves et dangereuses'.
En 2022, ce chiffre était de 8160 et l'année précédente de 7071 cas.
Sous pression pour faire diminuer le nombre de violences à l'arme blanche, le gouvernement allemand avait durci l'été dernier la législation sur le port de couteaux, interdits dans les rassemblements publics et dans les transports longue distance.
Des villes ont également décrété des zones où le port de couteau est interdit, comme la gare de Hambourg, autant de mesures dont l'efficacité est mise en doute par les experts et les syndicats de policier.
Un premier durcissement de la législation avait été décidé après un attentat commis lors d'une fête populaire à Solingen (ouest) où un Syrien avait frappé dans la foule, faisant trois morts et huit blessés, une attaque revendiquée par l'organisation jihadiste Etat islamique (EI).
Quelques mois plus tôt, une attaque au couteau visant un rassemblement anti-Islam à Mannheim (ouest) avait fait un mort, un jeune policier qui s'était interposé. L'agresseur présumé était un ressortissant afghan.
Fin janvier, un enfant de deux ans et un homme sont morts dans une attaque au couteau commise dans un parc du sud de l'Allemagne par un Afghan de 28 ans, aux lourds antécédents psychiatriques, qui s'en était pris à un groupe d'écoliers.
L'Allemagne a également connu deux attentats à la voiture bélier qui ont fait plusieurs morts et blessés.
Cette série de crimes avaient dominé les débats politiques avant les élections législatives du 23 février remportées par le parti conservateur. Le scrutin a vu le parti d'extrême droite AfD arriver en seconde position
/ATS