Musk, « déçu » par Trump, quitte son rôle gouvernemental
Elon Musk et Donald Trump ont été inséparables pendant des semaines après l'investiture du 20 janvier, que ce soit dans le bureau ovale, dans l'avion présidentiel, au conseil des ministres ou sur la pelouse de la Maison-Blanche (archives).
Photo: KEYSTONE/AP/Alex BrandonLe multimilliardaire Elon Musk a confirmé mercredi qu'il mettait fin à sa mission de réduction de la dépense publique, après quatre mois d'une expérimentation sans précédent. Il avait critiqué peu avant pour la première fois le président américain Donald Trump.
'Alors que ma période prévue en tant qu'employé spécial du gouvernement touche à sa fin, je voudrais remercier le président Donald Trump de m'avoir donné l'occasion de réduire les dépenses inutiles', a écrit l'homme d'affaires sur son réseau social X.
'La mission 'DOGE' [le nom de sa commission à l'efficacité gouvernementale, ndlr] va se renforcer encore à l'avenir pour devenir un mode de vie dans le gouvernement', a affirmé le patron de Tesla, SpaceX et X.
C'est un tout autre ton, beaucoup plus amer, qu'il a adopté sur la chaîne télévisée CBS. 'J'ai été déçu de voir ce projet de loi de dépenses massives, franchement, qui augmente le déficit budgétaire', a déclaré Elon Musk dans un entretien dont un extrait a été diffusé mardi soir, en référence à une grande loi économique du président républicain.
Le patron de Tesla et SpaceX a aussi déploré auprès du Washington Post que la commission DOGE soit 'en passe de devenir le bouc émissaire pour tout'.
Fissure
La 'grande et belle loi', telle que l'a baptisée Donald Trump, est en cours d'examen au congrès et a pour objectif de mettre en application certaines promesses de campagne emblématiques, comme la prolongation de gigantesques crédits d'impôt .
Selon une analyse d'une agence parlementaire sans affiliation politique, le texte en l'état entraînerait une hausse du déficit fédéral de 3800 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie.
'Je pense qu'une loi peut être grande ou qu'elle peut être belle. Mais je ne sais pas si elle peut être les deux', a déclaré Elon Musk dans son entretien à CBS News.
Ce commentaire marque la première fissure publique dans une alliance politique proprement extraordinaire, née pendant la campagne électorale de Donald Trump, qu'Elon Musk a généreusement financée, et renforcée pendant les débuts fracassants du second mandat du républicain.
La mission de M. Musk était conçue comme temporaire, son statut d''employé spécial du gouvernement' étant limité à 130 jours. Il avait annoncé à la fin avril se mettre en retrait pour s'occuper davantage de ses entreprises, notamment Tesla, dont les ventes ont chuté au fur et à mesure que son patron devenait l'une des personnalités les plus clivantes au monde.
/ATS