Anciens diplomates choqués par le « silence » de la Suisse sur Gaza
Dans une lettre commune, 56 anciens diplomates suisses se disent choqués par 'le silence et la passivité' de la Suisse face aux 'crimes de guerre' commis par Israël à Gaza. Ils exigent des mesures immédiates contre ce pays.
La Suisse doit rejeter sans délai le projet israélien 'd'expulsion de la population civile de Gaza et la réoccupation militaire du territoire par Israël', deux actions qui constituent 'un véritable nettoyage ethnique et un processus génocidaire', écrivent les anciens ambassadeurs dimanche dans une lettre ouverte au ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis.
En outre, la Suisse doit clairement refuser toute collaboration avec la nouvelle 'Gaza Humanitarian Foundation', gérée par les Etats-Unis et autorisée par Israël. Son système de distribution alimentaire est non conforme aux règles de neutralité, de transparence et d’indépendance de l’ONU.
Suspendre la coopération militaire
En outre, toute collaboration scientifique et académique avec Israël qui contribue aux violations du droit international doit être suspendue, de même que tout financement et investissement dans le domaine militaire et du renseignement israéliens.
Les signataires demandent également que les personnes faisant l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) et les colons condamnés pour des actes de violence se voient interdire l'entrée en Suisse. Les produits 'israéliens' importés en Suisse doivent être étiquetés précisément et une mention claire doit permettre d'identifier ceux qui proviennent des colonies.
Reconnaissance de la Palestine
Dans l'optique d'une solution à deux Etats, la Suisse doit reconnaître 'sans tarder' l'Etat de Palestine, comme l'ont déjà fait 148 autres Etats membres de l'ONU. Et la Suisse doit exiger, outre la libération immédiate des otages israéliens, la libération de tous les prisonniers palestiniens détenus sans procès.
Parmi les signataires de la lettre figurent notamment les anciens ambassadeurs suisses en Allemagne, Paul Seger et l'ancien conseiller national Tim Guldimann, l'ex-ambassadeur aux Etats-Unis, Urs Ziswiler, les deux anciens ambassadeurs spéciaux pour le Proche-Orient, Didier Pfirter et Jean-Daniel Ruch, ou encore l'ancien ambassadeur en Iran, Philippe Welti.
/ATS