La barre des quatre millions de réfugiés depuis le Soudan franchie
Des dizaines de milliers de personnes ont fui récemment le Darfour en raison des violences (archives).
Photo: KEYSTONE/EPA/MARWAN MOHAMEDLa barre des quatre millions de personnes qui ont fui le conflit au Soudan a été franchie lundi. Une 'étape dévastatrice' dans 'la pire crise de déplacement' dans le monde, a affirmé mardi à la presse à Genève une porte-parole du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR).
Ces dernières semaines, plus de 70'000 personnes ont fui le Darfour vers le Tchad après des attaques, notamment celle qui avait fait plus de 300 victimes il y a un mois et demi dans un camp de réfugiés. 'Les réfugiés arrivent dans des conditions très difficiles' et relaient les violations des droits humains qu'ils ont subies, a expliqué depuis la région un responsable de l'agence onusienne.
Près de trois quarts des personnes interrogées par le HCR parlent de 'graves abus', dont des violences sexuelles, des détentions arbitraires ou des enrôlements forcés. Certains ont été contraints de marcher pendant des jours. 'Des convois sont attaqués chaque jour' dans la région d'El-Fasher, au Darfour, ajoute aussi le responsable.
En plus de deux ans de conflit entre l'armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), des dizaines de milliers de personnes ont été tuées, dont au moins 4300 civils l'année dernière selon l'ONU. Plusieurs régions sont exposées à la famine. Le conflit a fait près de 13 millions de déplacés. Au total, 25 millions de personnes sont gravement affamées et 40% de la population a besoin urgemment d'une assistance sanitaire. Des dizaines de millions doivent être aidées.
La Mission internationale d'établissement des faits, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, a dénoncé des actes équivalant à des crimes contre l'humanité perpétrés par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) et à des crimes de guerre attribués à l'armée soudanaise. L'ONU a ciblé récemment des exécutions extrajudiciaires après la prise de Khartoum par les militaires.
/ATS