Le réassureur Munich Re quitte plusieurs alliances climatiques
Le géant allemand de la réassurance Munich Re a annoncé son retrait de plusieurs grandes alliances climatiques, dont la "Net-Zero Asset Owner Alliance" initiée par l'ONU. (archives)
Photo: KEYSTONE/EPA/LUKAS BARTH-TUTTASLe géant allemand de la réassurance Munich Re a annoncé vendredi son retrait de plusieurs grandes alliances climatiques, dont la 'Net-Zero Asset Owner Alliance' initiée par l'ONU, nouvelle illustration des difficultés rencontrées par la finance dite durable.
Outre la Net Zero Asset Owner Alliance, le munichois s'est retiré de la 'Net Zero Asset Managers Initiative' (NZAMI), regroupant des gestionnaires d'actifs comme Amundi, de la 'Climate Action 100+', dont les membres sont des investisseurs institutionnels agissant sur des entreprises émettrices de gaz à effet de serre, et enfin de l''Institutional Investors Group on Climate Change', qui compte des centaines de membres en Europe, selon un communiqué.
Le réassureur invoque une 'insécurité juridique' et des 'exigences contradictoires' pouvant découler de 'cadres juridiques et réglementaires' hétérogènes dans le monde, ce qui rend difficile l'évaluation des initiatives privées d'investisseurs pour le climat.
Il déplore également des 'obligations de transparence' climatiques devenues trop complexes pour un impact jugé insuffisant sur la protection du climat.
Contacté par l'AFP, Munich Re n'a pas souhaité expliquer davantage sa décision.
Munich Re ne renonce pas à la protection du climat, toujours perçue comme une 'priorité urgente', et poursuit son engagement en faveur des objectifs de l'Accord de Paris de 2015, visant à limiter le réchauffement à moins de 2°C.
Mais la société 'est convaincue qu'elle pourra poursuivre ses objectifs climatiques de manière plus ciblée et efficace en agissant seule, tout en évitant des obligations de reporting non imposées par la réglementation ainsi que les incertitudes juridiques', énonce le communiqué.
Elle affirme avoir déjà atteint ou dépassé ses objectifs intermédiaires sur le climat fixés pour 2025, et promet de nouveaux engagements d'ici la fin de l'année.
La finance durable traverse une zone de turbulences, entre désintérêt croissant, accusations d'écoblanchiment et pressions politiques qui ont augmenté depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
Symbole du repli, le géant BlackRock a quitté début janvier l'alliance NZAMI, qui a aussitôt gelé ses activités.
/ATS