Iran: une frappe israélienne a visé le ministère de la défense
Le ministère iranien du Pétrole a indiqué que deux dépôts de carburant ont été frappés à Téhéran, dont celui de Shahran où un incendie s'est déclaré.
Photo: KEYSTONE/EPA/ABEDIN TAHERKENAREHL'aviation israélienne a bombardé des sites liés au nucléaire et des dépôts de carburant à Téhéran, au 3e jour d'un conflit inédit entre les deux pays ennemis. L'Iran a tiré en risposte avant l'aube des salves de missiles contre Israël, tuant 10 personnes.
L'armée israélienne a encore appelé dimanche les Iraniens à évacuer les zones 'à proximité d'installations militaires', précisant que leur vie était 'en danger', dans un communiqué publié sur le réseau social X.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit vouloir frapper 'tous les sites du régime' en Iran dans le cadre de l'attaque sans précédent lancée vendredi par Israël avec l'objectif affiché de l'empêcher d'obtenir l'arme nucléaire.
L'Iran pas prêt à renoncer à ses droits
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a affirmé dimanche que l'Iran restait ouvert à un accord nucléaire garantissant qu'il ne cherche pas à se doter d'armes atomiques, tout en refusant de renoncer à ses 'droits nucléaires'.
L'Iran cessera ses attaques aux missiles contre Israël dès que ce pays arrêtera sa campagne militaire d'envergure contre la République islamique, a précisé le ministre iranien. 'Nous nous défendons face à l'agression', a-t-il rappelé.
Il a aussi affirmé que son pays disposait de 'preuves solides' sur un soutien des forces américaines à l'agression israélienne. Donald Trump a lui a réaffirmé que Washington 'n'avait rien à voir' avec ces attaques.
Trump brandit la menace
Allié d'Israël, le locataire de la Maison Blanche a aussi prévenu l'Iran que son armée répliquerait avec 'toute sa force' s'il attaquait les Etats-Unis.
Avant l'aube, les sirènes d'alerte anti-aérienne ont retenti et des explosions ont été entendues à Jérusalem et Tel-Aviv (centre), ont constaté des journalistes de l'AFP après les salves de missiles iraniens.
Dix personnes ont péri et plus de 200 ont été blessées depuis samedi soir dans la région de Tel-Aviv et à Tamra en Haute-Galilée (nord), selon les secours, la police et des hôpitaux israéliens, portant à 13 le nombre de morts en Israël depuis le début du conflit.
Les tirs ont provoqué des dégâts et destructions à Bat Yam, au sud de Tel-Aviv. Selon Daniel Hadad, un commandant de police, sept personnes sont portées disparues à Bat-Yam, probablement sous les décombres. Un missile iranien a touché de plein fouet un immeuble.
'Téhéran brûle'
A plus de 1500 km de là, l'Iran a été la cible de nouveaux bombardements des avions de combat israéliens, notamment la capitale Téhéran.
Un épais nuage de fumée plane le matin au-dessus de Téhéran après une frappe nocturne contre un dépôt de carburant qui a provoqué un incendie.
Mais la circulation a repris et les cafés, magasins et boutiques ont rouvert comme d'habitude. De longues files d'attente se sont formées aux stations-service.
Les autorités de Téhéran ont demandé à leurs employés de travailler à distance dans les jours à venir. 'Téhéran brûle', a commenté dimanche le ministre israélien de la Défense, Israël Katz.
Pas de bilan depuis vendredi en Iran
Depuis un bilan de 78 morts en Iran donné vendredi par le représentant iranien à l'ONU, Amir Saeid Iravani, les autorités iraniennes n'ont pas fourni un bilan total des frappes.
L'armée israélienne a affirmé avoir visé dimanche des cibles 'liées au projet d'armes nucléaires du régime iranien' à Téhéran, en citant le ministère de la Défense et le siège de l'Organisation d'innovation et de recherche défensives. Plusieurs détonations ont été entendues dans la capitale par les journalistes de l'AFP.
Selon l'agence de presse iranienne Tasnim, le ministère de la Défense a été pris pour cible et l'un de ses bâtiments a été 'légèrement endommagé'. Le ministère du Pétrole a indiqué que deux dépôts de carburant ont également été frappés à Téhéran, dont celui de Shahran où un incendie s'est déclaré.
Pour Téhéran, la frappe israélienne sur l'une de ses raffineries sur le Golfe vise à 'élargir la guerre'.
Négociations annulées
L'Iran est soupçonné par les Occidentaux et par Israël, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, de vouloir se doter de l'arme atomique. Téhéran dément et défend son droit à développer un programme nucléaire civil.
Des discussions indirectes entre Téhéran et Washington sur le programme nucléaire iranien prévues initialement dimanche à Oman ont été annulées, Téhéran accusant Israël de les avoir sapées.
Vendredi, Israël, affirmant que Téhéran s'approchait du 'point de non-retour' vers la bombe atomique, a ciblé des centaines de sites militaires et nucléaires iraniens.
Il a aussi tué les plus hauts gradés d'Iran dont le chef des Gardiens de la Révolution, le général Hossein Salami, le commandant de la force aérospatiale des Gardiens, Amirali Hajizadeh, et le chef d'état-major, le général Mohammad Bagheri. Neuf scientifiques du programme nucléaire iranien ont aussi péri.
Après avoir ciblé des systèmes de défense aériens et des dizaines de lanceurs de missiles, Israël a assuré samedi disposer désormais d'une 'liberté d'action aérienne dans tout l'ouest de l'Iran, jusqu'à Téhéran'.
Lors des frappes, Israël a visé le centre-pilote d'enrichissement d'uranium de Natanz (centre) et d'autres sites nucléaires en Iran. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a déclaré qu'il avait été détruit dans sa partie en surface.
'Tous les sites du régime'
L'armée israélienne a également dit avoir 'démantelé' une usine de conversion d'uranium à Ispahan (centre). 'Nous allons frapper tous les sites et les cibles du régime', a déclaré samedi Netanyahu, affirmant avoir le 'soutien manifeste' de Donald Trump.
Selon l'agence de presse iranienne Mehr, l'Iran a averti qu'il attaquerait dans la région des cibles des pays qui aideraient Israël à repousser les attaques iraniennes.
Un responsable américain avait indiqué plus tôt que les Etats-Unis avaient aidé Israël à abattre des missiles iraniens. Le Royaume-Uni a dit de son côté envoyer des avions de combat au Moyen-Orient.
/ATS