Propos anti-israéliens: enquête contre les rappeurs de Bob Vylan
La police britannique a ouvert une enquête lundi suite aux propos des rappeurs de Bob Vylan lors de leur prestation au festival de Glastonbury (archives).
Photo: KEYSTONE/AP/Yui MokLa polémique autour des propos anti-israéliens tenus samedi par les rappeurs de Bob Vylan à Glastonbury a pris une nouvelle tournure lundi avec l'ouverture d'une enquête par la police britannique. Les États-Unis ont annoncé révoquer les visas de ces deux artistes.
Outre Bob Vylan, cette enquête concerne aussi le groupe nord-irlandais Kneecap, qui a également fait des déclarations contre Israël sur la scène du célèbre festival britannique.
'A la suite de l'examen des images vidéos et du son des prestations' des deux groupes, 'nous avons décidé que des investigations supplémentaires étaient nécessaires et une enquête pénale est désormais en cours', a déclaré la police de l'Avon et du Somerset (sud-ouest).
En cause concernant Bob Vylan, un slogan scandé par un de ses deux membres - 'Mort, mort aux IDF !', les forces de défense israéliennes - qu'il avait demandé à la foule de reprendre.
Ces paroles avaient fait réagir dimanche jusqu'au Premier ministre Keir Starmer, pour qui 'rien n'excuse ce genre de discours haineux'. Les organisateurs du festival s'étaient pour leur part dits 'consternés'.
'Sentiments antisémites'
La polémique autour de Bob Vylan a pris une dimension internationale lundi avec la révocation par les Etats-Unis des visas des deux rappeurs, à quelques mois de leur tournée américaine.
'Les étrangers qui glorifient la violence et la haine ne sont pas des visiteurs bienvenus dans notre pays', a écrit le secrétaire d'Etat américain adjoint Christopher Landau sur le réseau social X, dénonçant une 'tirade haineuse'.
Le groupe de punk rap devait se produire sur le territoire américain à une douzaine de dates à partir de fin octobre, de Denver à Los Angeles en passant par Detroit et Nashville, en première partie du chanteur américano-canadien Grandson.
La BBC, qui retransmettait en direct le concert de ce duo sur sa plateforme dédiée au festival de Glastonbury, a dit lundi regretter de ne pas avoir stoppé sa diffusion.
'La BBC respecte la liberté d'expression mais s'oppose fermement à l'incitation à la violence. Les sentiments antisémites exprimés par Bob Vylan étaient totalement inacceptables et n'ont pas leur place sur nos ondes', a assuré le groupe audiovisuel public dans un communiqué.
'Absolument scandaleux'
L'Ofcom, le régulateur de l'audiovisuel, s'est pour sa part dit 'très préoccupé' par cette retransmission en direct. 'La BBC a clairement des réponses à apporter', a-t-il estimé dans un communiqué, affirmant se renseigner sur 'les procédures mises en place (par ce média) pour garantir le respect de ses propres directives éditoriales'.
'C'est absolument scandaleux', a renchéri lundi sur Times Radio la vice-ministre israélienne des Affaires étrangères, Sharren Haskel, s'interrogeant sur 'la responsabilité de cet événement'.
A l'origine, cette édition du festival de Glastonbury était avant tout scrutée du fait de la présence controversée de Kneecap, dont l'un des trois membres, Liam O'Hanna dit Mo Chara, a été inculpé d''infraction terroriste' pour avoir arboré un drapeau du Hezbollah pendant un concert londonien en 2024.
La BBC avait d'ailleurs fait savoir que la prestation de ce groupe ne serait pas diffusée en direct.
A Glastonbury, les rappeurs de Belfast ont accusé Israël d'être un Etat 'criminel de guerre' et réitéré leur soutien aux Palestiniens, scandant à plusieurs reprises 'Free Palestine !' et appelant la foule à répéter des insultes visant Keir Starmer.
De nombreux spectateurs ont brandi des drapeaux palestiniens au cours de ce festival particulièrement populaire, qui avait attiré plus de 200'000 personnes en 2024.
/ATS