Renault se dédouane de Nissan et creuse une grosse perte comptable
La marque au losange revendique un ajustement purement comptable, sans lien avec le départ récemment annoncé de son directeur général Luca de Meo, ici passager d'Emmanuel Macron. (archive)
Photo: KEYSTONE/EPA AFP POOL/LUDOVIC MARIN / POOLLe constructeur automobile français Renault a annoncé mardi une modification de son traitement comptable des actions Nissan qu'il possède encore, provoquant une perte comptable ponctuelle de 9,5 milliards d'euros (8,9 milliards de francs).
L'importante participation du groupe Renault dans son partenaire japonais, dont la valeur s'est effondrée, ne sera plus prise en compte dans ses résultats: elle sera désormais considérée comme un actif financier, a indiqué l'entreprise française dans un communiqué.
Cette modification est 'sans impact' sur le calcul du dividende de Renault et n'est pas liée au départ annoncé de son directeur général Luca de Meo, a précisé le groupe.
Le montant de 9,5 milliards d'euros correspond à la différence entre la valeur comptable actuelle de la participation de Renault dans Nissan et 'sa juste valeur estimée sur la base du cours' de Bourse du groupe japonais lundi soir, a expliqué le groupe français.
La valeur de l'action Nissan, qui traverse de graves difficultés, s'est effondrée depuis le lancement de l'alliance avec Renault en 1999.
Le constructeur français a reçu huit milliards d'euros de dividendes de Nissan depuis le début de l'Alliance, a-t-il signalé.
'Cette évolution comptable implique un ajustement important des états financiers de Renault Group', mais 'ne modifie en rien les engagements stratégiques et opérationnels entre Renault Group et Nissan', a souligné le groupe français.
Après des années de projets communs, Nissan et Renault ainsi que leur partenaire nippon Mitsubishi ont commencé à détricoter leur alliance en 2023. Ils ont annoncé fin mars 2025 qu'ils allaient pouvoir descendre à 10% du capital de l'autre groupe au lieu de 15% actuellement.
Mais ils 'continuent à travailler sur des programmes communs de développement industriels et technologiques', comme la nouvelle Nissan Micra basée sur la Renault 5, a relevé le groupe français.
Nissan est engagé dans de douloureuses restructurations, visant 20'000 suppressions de postes dans le monde d'ici l'exercice 2027, soit 15% de ses effectifs mondiaux, et de drastiques réductions dans ses capacités de production.
/ATS