Suisse

M.Pfister veut mieux protéger les aérodromes militaires des espions

06.07.2025 00h27

M.Pfister veut mieux protéger les aérodromes militaires des espions

Le ministre de la Défense, Martin Pfister.

Photo: KEYSTONE/ANTHONY ANEX

Le ministre de la Défense, Martin Pfister, veut mieux protéger les bases aériennes militaires suisses contre les actions d'espionnage. L’une des raisons invoquées est liée aux exigences des États-Unis dans le cadre de l’acquisition des avions de chasse F-35.

'Les exigences en matière de protection de ce matériel militaire sensible sont plus élevées que ce que nous avions initialement pensé ', déclare M.Pfister dans un entretien publié samedi soir en avant-première par la NZZ am Sonntag. Comme deuxième raison justifiant ces mesures de protection supplémentaires, il mentionne la situation sécuritaire actuelle.

Le département de la Défense prévoit un ensemble de mesures, précise M.Pfister. 'Cela inclut notamment une zone d’interdiction de vol pour les drones, davantage de camouflage et de pare-vues. Peut-être aussi un élargissement de la zone interdite autour des bases aériennes. »

Il estime les surcoûts liés à ces mesures, ainsi que ceux dus à la hausse des prix dans le secteur de la construction, à 60 millions de francs suisses.

Selon le Service de renseignement de la Confédération (SRC), la plus grande menace d'espionnage provient de la Russie et de la Chine. Ces deux pays entretiennent une présence importante en Suisse dans le domaine du renseignement. Ils s'intéressent aux autorités fédérales, aux entreprises, aux organisations internationales et aux instituts de recherche, comme l'a indiqué le SRC il y a quelques jours. Le service de renseignement de la Confédération met l'accent sur la défense contre cette menace, déclare M.Pfister, ajoutant 'mais ses ressources sont limitées'.

Eventuel impact sur le personnel

Dans l'entretien, le Conseiller fédéral du Centre s'exprime également sur les problèmes liés aux acquisitions et autres projets au sein de son département. Il déclare qu'il fait examiner les 17 'top projets': 'Il se peut que la question des conséquences en matière de personnel se pose à cette occasion'.

Parmi les 'top-projets', se trouve par exemple l'acquisition de 36 avions de combat américains de type F-35. La semaine dernière, il était ressorti que la Suisse et les Etats-Unis avaient des avis divergeants sur le prix. La Suisse part d'un prix fixe de six milliards de francs. Les Etats-Unis réclament de 650 millions à 1,3 milliard de dollars supplémentaires, comme l'a indiqué le DDPS.

'Je ne sais pas comment ce malentendu est survenu du côté américain', dit le chef du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) dans l'interview. Il se dit prêt à se rendre aux Etats-Unis pour clarifier la situation. Mais les Etats-Unis ont actuellement d'autres priorités, selon lui.

Aucune alternative au F-35 n'est étudiée

Interrogé à propos d’éventuelles alternatives par la NZZ am Sonntag, M.Pfister déclare: ' Le Conseil fédéral maintient sa décision en faveur du F-35' . Cet avion de combat est technologiquement supérieur aux autres, selon le ministre de la Défense. 'De plus, nous sommes tenus de respecter le contrat conclu avec les Américains' ajoute-t-il.

Des propos confirmés par le conseiller fédéral dans Le Matin Dimanche: 'même avec un surcoût, le F-35 reste moins cher que ses concurrents'. Le centriste zougois rappelle également dans les colonnes du journal romand que de nombreux pays européens disposent du même type d'avions de combat et qu'il est important pour la défense de notre espace aérien que la Suisse soit intégrée dans ce système'.

Prix plus élevé pour les missiles Patriot

Indépendamment des avions de combat F35, les missiles Patriot coûteront plus cher, précise encore le ministre de la Défense dans la NZZ am Sonntag. En raison de la hausse de la TVA et des fluctuations monétaires, M.Pfister s'attend à des coûts supplémentaires de 27 millions de francs. 'Les prix dans le domaine de l'armement explosent en ce moment parce que la demande est forte' analyse-t-il. L'expérience montre toutefois que les Etats-Unis sont un partenaire fiable en matière d'armement.

Les Etats-Unis prévoient une nouvelle configuration du système de défense aérienne Patriot. Selon le DDPS, cela pourrait avoir pour conséquence que la Suisse, en tant qu'utilisatrice du système existant, doive également payer le développement ultérieur. L'impact concret de ces derniers développements est actuellement à l'étude, a-t-on appris fin juin.

/ATS