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Sundhage: « Il y a encore beaucoup de travail »

08.07.2025 04h30

Sundhage: "Il y a encore beaucoup de travail"

Pia Sundhage sait que le plus dur reste à faire pour les Suissesses

Photo: KEYSTONE/TIL BUERGY

Victorieuse de l'Islande dimanche à Berne (2-0) dans une ambiance exaltante, la Suisse a fait un pas vers les quarts de finale de 'son' Euro.

Le deuxième but place la sélection de Pia Sundhage en position favorable avant de défier la Finlande jeudi à Genève.

On aurait pu penser que le scénario cruel du match d'ouverture, qui les avait vues s'incliner 2-1 à Bâle devant la Norvège, aurait pu saper le moral et l'état d'esprit des Suissesses. C'eut été bien mal connaître cette équipe dont l'énergie et le caractère épatants ont fini par payer dimanche, à l'occasion de sa grande première au Wankdorf.

La pression était pourtant plus que tangible dans l'ex-Stade de Suisse, même si la victoire de la Norvège face à la Finlande (2-1) un peu plus tôt à Sion avait écarté le scénario catastrophe d'une élimination après deux matches. Une défaite contre l'Islande aurait tout de même poussé les Suissesses au bord du précipice.

Beney, la détonatrice

Face à une sélection islandaise très physique, qui a multiplié les fautes (20, contre 9 côté suisse) et tenté, sans succès, d'amener le danger par les airs, les joueuses de Pia Sundhage ont fait preuve d'une solidité remarquable. 'On s'est battu les unes pour les autres en laissant notre coeur sur le terrain', a relevé Iman Beney en zone mixte. 'Ce n'était pas notre plus beau match, mais au final, ce qui compte, ce n'est pas la qualité du jeu. Ce sont les buts.'

La Valaisanne de 18 ans évoluait dans le stade de ces récents exploits avec Young Boys et a encore impressionné par sa vivacité et son culot sur le flanc droit. Bien aidée par Viola Calligaris pour contenir la star islandaise Sveindis Jane Jonsdottir, elle n'est également pas passée loin d'inscrire le but du tournoi juste avant le thé.

En frôlant la lucarne et faisant trembler l'extérieur du filet islandais, sa demi-volée du pied droit a même induit en erreur le DJ du Wankdorf qui a lancé par mégarde la musique dédiée aux buts. 'Je me suis quand même retournée pour bien vérifier que je n'avais pas marqué', a lâché, amusée, la nouvelle joueuse de Manchester City.

Le flair de Sundhage

Iman Beney, qui fêtait sa 13e sélection à Berne, s'est encore procuré une occasion de marquer son premier but sous le maillot suisse à l'heure de jeu. Pia Sundhage venait alors d'opérer un changement tactique avec les entrées de Leila Wandeler et d'Ana-Maria Crnogorcevic pour passer d'un 3-5-2 à un 4-4-2.

Mais c'est finalement Géraldine Reuteler qui a fait chavirer le Wankdorf après deux passes lasers signées Lia Wälti et Sydney Schertenleib. 'C'était une super balle de Syd. J'ai tiré du mieux que je pouvais et ça a terminé au fond', a commenté la polyvalente nidwaldienne, à nouveau désignée joueuse du match.

Pia Sundhage peut légitimement se satisfaire de son coup. En introduisant Alayah Pilgrim juste après cette ouverture du score méritée, la Suédoise a encore eu le nez creux. L'attaquante de l'AS Rome, bien servie par Wandeler, a scellé le succès suisse en inscrivant le 2-0 d'une jolie frappe à l'orée de la surface islandaise.

Un nul suffira

La sélectionneuse était-elle au courant qu'un deuxième but placerait les Suissesses en position de force avant la 'finale' du groupe A face la Finlande? 'Je ne suis pas si douée', a-t-elle assuré en conférence de presse d'après-match. Reste que les efforts de ses joueuses pour creuser le score ont été récompensés et pourraient bien s'avérer cruciaux.

En effet, avec trois points et une différence de but positive (+1), la Suisse devance déjà la Finlande, battue par la Norvège sur le même score que la Suisse (2-1) dimanche mais qui a marqué un but de moins lors de sa victoire inaugurale contre l'Islande (1-0). Un match nul jeudi à Genève suffirait donc aux hôtes du tournoi pour rallier les quarts de finale.

A Berne, la communion avec un public extatique après le coup de sifflet final était belle. L'ambiance était festive et les sourires légion dans le vestiaire. Mais rien n'est encore fait. 'Il y a encore beaucoup de travail. On n'a rien gagné, à part de la confiance', a rappelé avec sagesse Pia Sundhage.

Sa capitaine Lia Wälti, 'fatiguée' mais encore une fois terriblement précieuse dans l'entrejeu helvétique - c'est d'elle que part l'action du 1-0 -, a toutefois promis que la Suisse irait au bout de son rêve pour disputer un quart de finale européen: 'On va tout faire pour réaliser quelque chose d'historique. Quelque chose qu'on n'a encore jamais accompli'.

/ATS