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Euro dames 2025: la Finlande heureuse d'être outsider

09.07.2025 05h00

Euro dames 2025: la Finlande heureuse d'être outsider

Les Finlandaises avaient battu l'Islande lors de leur premier match

Photo: KEYSTONE/AP/Alessandra Tarantino

Comme la Suisse, la Finlande aborde la finale du groupe A de l'Euro avec le but de rallier les quarts de finale. Les Nordiques veulent enflammer un pays où le hockey sur glace n'est plus le seul roi.

La Finlande a toujours été dans l'ombre de ses voisins nordiques en matière de football. Elle n'a pas le palmarès du Danemark, champion d'Europe en 1992 (hommes), ni celui de la Suède, finaliste de la Coupe du monde (les hommes en 1958, les femmes en 2003) et championne d'Europe en 1984 (femmes).

Elle n'a pas non plus les stars de la Norvège, représentée par Caroline Graham Hansen, Ada Hegerberg, Erling Haaland ou encore Martin Odegaard dans les plus grands championnats européens. Même l'Islande, un pays quatorze fois moins peuplé, semble lui être passé devant ces dix dernières années.

En Suisse, les patronymes finlandais sont bien plus souvent associés au hockey sur glace qu'au football. Pourtant, le ballon rond est en progression constante dans ce pays de 5,6 millions d'habitants - non pas scandinave, mais à culture fennique, comme l'Estonie. Entre 2015 et 2023, le nombre de licenciés est ainsi passé de 125'000 à plus de 160'000, soit une hausse de près de 30%, selon les chiffres de l'Association finlandaise de football.

'Le sport numéro 1'

Les grands débuts de l'équipe masculine - les 'Huuhkajat' (Hiboux grands-ducs) - dans une phase finale d'un Euro en 2021 expliquent en partie cette hausse de popularité. 'Cela a changé la vision qu'avait le pays de l'équipe nationale', indique la milieu de terrain Olga Ahtinen à Keystone-ATS, lors d'une rencontre avec la presse mardi à Genève.

'Le football est selon moi le sport numéro 1 en Finlande et il ne cesse de grandir. Personnellement, c'était le moyen le plus facile de pratiquer un sport d'équipe. Je ne me suis jamais vraiment intéressée au hockey sur glace', poursuit la joueuse de Tottenham.

La sélection féminine - les 'Helmarit' (Chouettes boréales) - vit en Suisse son cinquième Euro. Après avoir franchi la phase de groupes lors de ses deux premières participations (demi-finale en 2005, quart de finale en 2009 à domicile), elle a toutefois reculé dans la hiérarchie européenne ces dernières années.

Cela n'a pas empêché le football féminin de connaître une certaine croissance au pays. 'L'encadrement des filles dans les clubs a évolué dans le bon sens', estime Liisa-Maija Rautio, l'entraîneuse-assistante de la sélection. 'Cela nous a permis de fidéliser les joueuses et de ne plus les voir partir pratiquer un autre sport, ou tout simplement arrêter.'

Outsider contre la Suisse

Sur le papier, les Finlandaises figuraient comme l'adversaire le plus abordable dans ce groupe A aux allures nordiques. Mais leur victoire en ouverture contre l'Islande (1-0), et la domination qu'elles ont exercée face à la Norvège, malgré une défaite rageante (2-1), ont ravivé l'espoir d'une qualification pour les quarts de finale.

Pour y parvenir et briser par la même occasion le rêve helvétique, elles devront à tout prix s'imposer jeudi à Genève. 'Tout aurait été plus facile si on avait su tenir le match nul contre la Norvège', peste Olga Ahtinen. 'Mais ces deux performances nous ont tout de même donné beaucoup d'énergie et de confiance.'

Face à la Suisse, 'une superbe équipe' selon Liisa-Maija Rautio, la Finlande endossera volontiers le costume d'outsider. 'La pression est sur leurs épaules. Elles jouent à domicile et veulent passer les poules pour la première fois', estime Olga Ahtinen. 'Peu de gens nous voyaient nous qualifier, donc la situation nous est favorable. Nous pouvons créer la surprise.'

/ATS