La Russie a lancé une vaste attaque de drones et missiles
Sur cette photo tirée d'une vidéo publiée par le ministère russe de la Défense, des soldats russes tirent à partir d'un obusier D-30 en direction de positions ukrainiennes dans un lieu non divulgué en Ukraine.
Photo: KEYSTONE/APL'armée de l'air ukrainienne a affirmé mercredi que la Russie avait lancé dans la nuit sa plus grande attaque de drones et missiles depuis le début de l'invasion en février 2022, dans un contexte d'intensification des frappes russes.
Cette nouvelle salve d'attaques intervient après que le président des Etats-Unis Donald Trump a annoncé en début de semaine envoyer 'plus d'armes' à Kiev pour se défendre face aux bombardements russes.
Dans le détail, l'armée russe a tiré 728 drones et 13 missiles, selon l'armée de l'air ukrainienne qui a affirmé avoir intercepté 711 drones et détruit sept missiles.
Cette source militaire a fait état de 'quatre endroits' touchés, mais sans préciser les dégâts exacts causés par ces attaques russes à ce stade.
'La cible principale de l'attaque était la région de Volhynie, la ville de Loutsk !', a-t-elle simplement indiqué.
Huit personnes ont été blessées dans les régions de Kiev, Soumy (nord-est), Zaporijjia (sud) et à Kherson (sud), selon les autorités locales.
'Attaque révélatrice'
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé 'une attaque révélatrice' du refus de la Russie de s'accorder sur un cessez-le-feu, au moment où son armée progresse sur le front oriental.
Il a une nouvelle fois appelé à 'des sanctions sévères' contre Moscou et son économie, notamment le secteur pétrolier, 'qui alimente la machine de guerre de Moscou depuis plus de trois ans'.
'Tous ceux qui veulent la paix doivent agir', a-t-il martelé.
'Il est très révélateur que la Russie ait mené cette attaque au moment même où les États-Unis ont annoncé publiquement qu'ils allaient nous fournir des armes', a de son côté relevé Le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak.
Statu quo diplomatique
Le Kremlin a montré mardi son mécontentement suite à l'annonce venue de Washington, assurant que cela favorisait 'la poursuite des hostilités'. Le ministère de la Défense russe a dit avoir abattu 86 drones ukrainiens dans la nuit.
L'Ukraine réclame depuis de nombreux mois à ses alliés occidentaux, y compris aux Etats-Unis, plus de systèmes de défense antiaérienne pour limiter les frappes russes contre ses villes et villages.
Car malgré la pression exercée par Donald Trump, qui s'est rapproché depuis février de son homologue russe Vladimir Poutine, Moscou et Kiev campent sur leurs positions et demeurent très loin d'un accord, que ce soit une trêve ou un règlement à plus long terme.
Aucun troisième cycle de discussions entre Russes et Ukrainiens n'a pour le moment été annoncé, après deux réunions peu fructueuses en Turquie mi-mai puis début juin.
Face à ce statu quo diplomatique, les dirigeants ukrainiens accusent Moscou de 'gagner du temps', au moment où l'armée russe, supérieure en nombre et en armements, grignote toujours du terrain dans l'Est ukrainien. Elle a même revendiqué en début de semaine la prise d'une première localité dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est).
Vladimir Poutine sait, lui, que le temps joue à ce stade en faveur de son armée qui occupe toujours près de 20% du territoire ukrainien. Il a aussi récemment nié à nouveau la souveraineté de l'Ukraine, assurant considérer 'les peuples russe et ukrainien comme un seul peuple'.
'Dans ce sens, toute l'Ukraine nous appartient', a-t-il lancé le 20 juin.
Ces propos -- illustration du fossé entre les deux camps -- ont provoqué la colère de Kiev, qui les a qualifiés de 'cyniques' et y a vu la preuve 'd'un mépris total' pour les efforts de paix.
/ATS