Soudan: la malnutrition infantile a doublé dans un Etat du Darfour
La guerre a provoqué le déplacement de plus de 14 millions de personnes au Soudan (archives).
Photo: KEYSTONE/EPA/MARWAN MOHAMEDLe nombre d'enfants souffrant d'une grave malnutrition au Darfour-Nord, un Etat de l'ouest du Soudan en proie aux combats, a doublé par rapport à 2024, a indiqué vendredi l'agence de l'ONU pour l'enfance (UNICEF). 40'000 enfants souffrent de malnutrition aiguë sévère.
Le Soudan est le théâtre depuis avril 2023 d'une guerre entre l'armée et les paramilitaires des forces de soutien rapide (FSR) qui a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé plus de 14 millions de personnes. L'Etat du Darfour-Nord et sa capitale El-Facher, assiégée par les FSR, ont été particulièrement touchés par les combats, avec la famine déclarée l'an dernier dans trois camps de déplacés près de la ville.
'Les enfants du Darfour sont affamés par le conflit et coupés de l'aide qui pourrait les sauver', déclare dans un communiqué Sheldon Yett, représentant de l'UNICEF au Soudan.
Convois humanitaires attaqués
Dans l'ensemble des cinq Etats de la vaste région du Darfour, les cas de malnutrition aiguë sévère ont augmenté de 46% au cours des cinq premiers mois de l'année, par rapport à la même période en 2024. El-Facher est la seule capitale provinciale du Darfour à échapper encore au contrôle des FSR, malgré un siège imposé depuis mai 2024.
Des hôpitaux ont été touchés par des bombardements, des convois humanitaires attaqués et l'accès à l'aide humanitaire est désormais presque totalement bloqué. L'ONU a indiqué cette semaine que près de 40% des enfants de moins de cinq ans à El-Facher souffraient de malnutrition aiguë, dont 11% de malnutrition aiguë sévère.
L'UNICEF a également signalé des hausses significatives de la malnutrition dans d'autres zones récemment touchées par les combats. La malnutrition aiguë sévère a augmenté de plus de 70% dans l'Etat voisin du Kordofan-Nord, de 174% dans la capitale Khartoum et près de sept fois dans l'Etat d'Al-Jazira (centre) au cours des cinq premiers mois de l'année, par rapport à la même période en 2024.
/ATS