Économie

Allemagne : l'inflation atteint 5,2% sur un an en novembre

29.11.2021 14h48

Allemagne : l'inflation atteint 5,2% sur un an en novembre

Photo: KEYSTONE/MARTIN RUETSCHI

L'inflation en Allemagne s'est emballée en novembre, à 5,2% sur un an, atteignant son plus haut niveau depuis juin 1992 et probablement son pic annuel, selon une haute responsable de la Banque centrale européenne, d'après des chiffres provisoires publiés lundi.

L'indicateur des prix à la consommation a été tiré par une hausse des coûts de l'énergie de 22,1% sur un an, des pénuries de biens et d'un effet mécanique lié au taux de TVA provisoirement abaissé en 2020, selon un communiqué de l'Office des statistiques Destatis. Sur un mois, le taux d'inflation est en baisse de 0,2%.

L'indice des prix harmonisé, qui sert de référence au niveau européen, a lui affiché une hausse de 6,0% sur un an, atomisant l'objectif de la BCE d'une inflation à 2% dans la zone euro. 'Beaucoup ne s'attendaient pas à des augmentations de prix de telle ampleur' à l'automne, a concédé lundi matin Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, lors d'une interview à la télévision allemande.

Elle s'est toutefois voulue rassurante pour ses compatriotes, en assurant que 'le pic de développement de l'inflation sera atteint en novembre'. Dans le détail, les prix des biens augmentent globalement de 7,9% avec un bond de 4,5% des prix des aliments. La hausse est de 2,8% dans les services, toujours sur un an.

Une fois son pic atteint, l'inflation devrait 'diminuer progressivement au cours de l'année à venir' et se rapprocher d'objectif de 2% de la BCE, a poursuivi Mme Schnabel. Les goulots d'étranglement qui plombent l'industrie mondiale devraient en effet se résorber et les prix de l'énergie ne plus continuer d'augmenter au même rythme, estime-t-elle.

En outre, l'effet de la hausse de TVA en Allemagne cette année va disparaître dès janvier 2022. Reste que la politique des taux maintenus au plus bas par la BCE - pour soutenir l'économie - passe mal en Allemagne, étant perçue comme la cause de la hausse des prix et de l'appauvrissement des épargnants.

L'institut francfortois se réunira de nouveau à la mi-décembre et les observateurs ne s'attendent pas à un durcissement de la politique monétaire malgré le contexte. 'Relever les taux d'intérêt à un stade précoce' aurait pour effet de 'ralentir la reprise' et 'conduirait essentiellement à une augmentation du chômage' sans 'rien changer à l'inflation actuellement très élevée', selon Mme Schnabel.

/ATS