La police s'intéresse aux caméras piétons
Un nouvel outil fait son entrée dans le corps de police vaudois. La body-cam ou caméra piéton fait l’objet d’un projet pilote au sein de la police cantonale. Zurich l’utilise déjà mais Vaud est pionnier romand en la matière. Une quarantaine de ces caméras sont actuellement testées sur le terrain. Pour quelle utilité et comment cet appareil est-il accueilli ?
Départ de patrouille à la gendarmerie mobile de Bursins. Ces deux agents de police partent pour une ronde. Particularité, l’un d’eux est équipé d’une body-cam. une caméra piéton. En Suisse romande la police cantonale vaudoise est pionnière en la matière. Elle utilise ces caméra dans le cadre d’un projet pilote lancé depuis 2019.
"C'est un outil de désescalade de la violence, la police cantonale vaudoise souhaitait pouvoir tester cet appareil" explique le capitaine Graber, chef de la gendarmerie mobile. Derrière cette volonté première, deux autres domaines d’actions : l’ enregistrement indiscutable des faits et l’ évolution du lien police/population.
Un point que le sergent-major Gétaz a vite pu observer auprès des citoyens vaudois. "Ils s'intéressent à cette caméra, nous questionnent, ils ne trouvent pas cela bizarre. Ça ouvre la discussion notamment avec les jeunes", détaille-t-il.
Multiples usages
La bodycam est dédiée à plusieurs usages, elle est un moyen d’identification, un contre-argument face aux videos amateurs. Mais aussi de négociations avec des manifestants, de gestion des foules ou de communication en direct avec un poste de commandement.
Mais l’activation des enregistrements est soumis à restriction, le lancement de la viédo doit être annoncé clairement, et il ne s’agit pas de filmer n’importe quelle intervention. "Nous n'activons la caméra qu'en cas de suspicions de délit pénalement répreéhensible, ou de flagrant délit d'un acte du ressort pénal" précise le sergent-major Gétaz.
Les images sont ensuite exclusivement réservées au Ministère public et l’enquête qui suivra l’intervention.
Intérêt grandissant
La solution va jusqu’à susciter l’intérêt d’autres corps de métier comme les pompiers, les ambulanciers ou des acteurs du domaine carcéral. Malgré la méfiance initiale de certains agents, la police vaudoise tire pour l’instant un bilan positif de ce projet pilote
Du côté de Genève, si l’on reconait certains avantages à l’usage de caméra piétons, il est actuellement rare et réservé à certaines manifestations sur la voie public. Pour la démocratiser, explique le porte-parole Alexandre Brahier, il manque un bilan complet du côté vaudois et surtout, une base légale.
Le projet pilote se poursuit côté vaudois avec le ministère public pour travailler sur un cadre. Il pourrait aboutir en 2022.
Julie Zaugg