Genève

«Je vais me battre jusqu’à trouver une solution »

02.09.2021 17h59 Delphine Palma

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218. C’est le nombre d’Afghans que notre pays a officiellement rapatrié de Kaboul depuis l’arrivée des Talibans. Mais en Suisse, ils sont toujours des centaines à espérer faire sortir du pays leurs proches menacés. Comment les aider? Cette question, obsède tous les Afghans de Suisse depuis des semaines.

Depuis le 15 août, jour où les talibans ont pris Kaboul, l’Afghanistan hante Soraya Jalaly. Cette Genevoise d’origine afghane, pense constamment à sa famille là-bas et surtout à sa cousine, sage femme pour l’organisation suisse Terre des hommes. « Je vais me battre jusqu’à ce que je trouve une solution pour elle, glisse-t-elle.» 

Mais pour être acceptée en Suisse comme réfugié, seules 2 possibilités limitées existent: bénéficier du regroupement familial, il concerne uniquement les enfants ou les conjoints, ou obtenir un visa humanitaire.

Des centaines de demande

À Berne, la Croix-Rouge suisse aide justement les personnes dans cette démarche de visas. Depuis mi-août, les demandes ont explosé. Principalement d’Afghans de Suisse qui cherchent à aider leur famille. « Chaque jour, nous recevons par email au moins une centaine de demandes explique Caroline Krauss de la Croix Rouge suisse. Les personnes essayent aussi de nous contacter par téléphone. La situation est extrêmement difficile. Pour tout le monde. Pour les personnes qui sont toujours en Afghanistan, mais aussi pour les proches en Suisse qui ont une pression immense. »

Et pour espérer un visa humanitaire les conditions sont strictes et restrictives: Avoir des liens personnels forts et attestés avec la Suisse, être en danger sérieux, immédiat et de manière ciblée, et pouvoir quitter le pays par ses propres moyens pour joindre une ambassade. 

Une dernière condition souvent infaisable dénoncent les associations humanitaires. « Ni les autorités suisses, ni la Croix Rouge suisse ou le CICR ne peuvent aider les personnes à sortir d’Afghanistan détaille Caroline Krauss. Donc les demandes de visas humanitaires doivent être fait de manière pragmatique. Les demandes écrites doivent être rendue possible et les autorités suisses doivent intervenir pour rendre possible une sortie sûre du pays. » 

Contingents humanitaires 

Ces dernières semaines, plusieurs appels ont été lancés en Suisse pour que Berne ouvre un contingent de visas humanitaire pour les Afghans. La ville de Genève, et maintenant le canton se dit favorable à un accueil plus important d’Afghans, notamment ceux liés à des programmes humanitaires ou d’éducations. Une direction que pour l’instant le Conseil fédéral n’a pas emprunté Au contraire. Mardi, par la voix de Karin Keller-Sutter, la Confédération a réitéré sa volonté d’accentuer plutôt l’aide sur le terrain.