Une nouvelle marque pour le identifier le pain suisse
Chez Eric Emery, le pain est fait avec passion… et surtout, des produits locaux. Il pourrait donc répondre à la marque «Pain suisse» créée il y a quelques jours par l’association du même nom.
80% de matière première suisse
«Les producteurs, meuniers et boulangers voulaient reconnaître cette production suisse avec une marque» explique Jean-Yves Perrin de la FSPC. Pour répondre aux critères, il faut 80% des matières premières suisses et de qualité. Et une transformation totale dans le pays. Le label s’adresse aussi bien aux artisans qu’aux gros distributeurs.
GRTA avant «Pain suisse»
Migros n’utilisera pas cette marque. « Nous considérons que les indications fournies aujourd'hui sur nos emballages sont suffisantes pour assurer l'origine suisse de nos produits de boulangerie. » Elle rappelle que 98% de son pain est suisse. Chez Coop non plus la marque «Pain suisse» ne sera pas utilisée. Mais impossible d’avoir le détail de l’origine totale des pains. « Nous utilisons principalement des matières premières suisses dans nos pains et produisons tous les pains bio à 100% en Suisse. »
La marque ne recueille pas non plus un franc succès chez les artisans dont Eric Emery et certains membres de l’association des boulangers. «Pour nous, le label Genève Région Terre Avenir est plus intéressant car les farines sont locales. C'est se tirer une balle dans le pied que de préférer la marque Pain suisse» rappelle Eric Emery.
Quatre fois plus d'importations
La Fédération romande des consommateurs juge l'avancée positive mais veut aller plus loin: «Nous souhaitons que l'ensemble des pains soient soumis à l'obligation d'affichage de provenance» explique Barbara Pfenniger, «d’autant que les importations ont été multipliées par quatre en 20 ans.»
Une motion pour obliger l’indication de provenance de tous les pains a été acceptée par les deux chambres fédérales au printemps. La concrétisation ne devrait pas se faire avant 2022 voire 2023.