Genève

La fronde contre l'orthographe rectifiée s'organise

06.09.2021 18h18 C. Mouraux/ D. Palma

image

Le Grand Conseil ne veut pas de la réforme de l’orthographe rectifiée dans les manuels scolaires du canton. La majorité de droite du parlement a voté une motion qui demande le gel du processus et l’ouverture d’une large consultation. 

Simplifier l'orthographe pour le rendre plus lisible 

Généraliser l’utilisation des traits d’union comme ici : trente-deux-mille-cinq-cents. Ou éviter l’emploi de l’accent circonflexe sur le i et le u partout où il est inutile comme ici.  Voici deux des 14 principes de l’orthographe rectifiée contenus dans le petit livre d’or basés sur les recommandations du Conseil supérieur de la langue française depuis 1990. Des principes qui seront introduit dès 2023 dans les manuels scolaires de Suisse romande. 

Suspendre et ouvrir une large consultation 

Mais cette simplification de la langue, le Grand Conseil n’en veut pas. En plénière vendredi, une majorité de droite du parlement a voté une motion qui demande de suspendre la réforme et l’ouverture d’une large consultation d’experts: «il s'agit d'un groupe de spécialistes qui viennent nous dire comment écrire et comment parler. C'est faux,» s'exclame le député PLR Pierre Nicollier. On doit enseigner la langue tel qu'elle est utilisée.»

Pas un apauvrissement de la langue au contraire 

Pour la gauche, cette simplification de l’orthographe n’est pas un appauvrissement de la langue, bien au contraire :  «ce n'est pas un nivelement vers le bas mais vers le haut: éviter de perdre du temps avec des exeptions et des règles inutiles cela nous permet de faire des choses vraiment intéressantes,» argumente la députée écologiste Katia Leonelli. 

Pour supprimer quelques abérrations 

Selon la cheffe du DIP Anne Emery Torracinta, il ne s’agit pas d’une reforme mais de légers ajustements. «On est pas en train de changer la langue ni de réformer l'orthographe. Il s'agit simplement de faire cohabiter les anciennes orthographes avec la nouvelle légeremenent rectifiée pour supprimer quelques abérrations.»Genève n’est pas le seul canton à remettre en cause cette réforme destinée à s’imposer sur l’ensemble de la Suisse romande. Le parlement jurassien a voté mercredi dernier une résolution contre cette réforme de l’orthographe rectifiée.